Le marché de Hilo a lieu deux fois par semaine (mercredi et samedi) Andrea a eu la gentillesse de nous y amener ce matin. La maison où nous habitons est assez loin du centre-ville (dans la jungle, comme nous aimons dire). Alors quand on l’occasion de sortir, on en profite ! Il faut dire que Hilo n’est pas une grande ville, on y a vite fait le tour. L’agglomération garde encore des airs authentiques, car les touristes ne s’y aventurent pas trop. Contrairement à la ville de Kona à l’autre bout de l’île avec ses grands hôtels, ses plages de sable blanc et ses restaurants, Hilo a moins à offrir, mais les gens sont tranquilles. Après 20h, tout le monde est couché… C’est un peu Ottawa face à Toronto … Faut choisir son équipe, J les habitants ne semblent pas apprécier la ville de Kona, qu’il nomme affectueusement Konalifornia en hommage à ses bars et ses partys.
Une fois dans la voiture :
Andréa : faites des réserves, on attend un ouragan vendredi, il se peut très bien que le marché soit fermé samedi…
Chantale : He…
Wesley : He…
2 Franco-Québecois en panique : Un ouragan ?
Andrea : C’est assez fréquent sur l’île, mais ne vous en faites-pas vous êtes dans une grande maison …
Il semble que ça va frapper fort, mais qu’on est en sécurité dans notre petit palais de 7 chambres, ce sont les maisons en bois proche de la mer qui risquent plus d’y passer. Ici, personne n’a l’air de paniquer, c’est plutôt bon signe. (Zahia et Gisèle, ne vous en faites-pas, on sera prudent, pour les autres ont aura des photos…ou pas …. ).
Aperçus du marché de Hilo :
C’est après une vingtaine d’heures insurmontables, dans les avions, les taxis, les aéroports que nous sommes arrivées à destination Hawaii, Hilo. Le soleil venait de se coucher et la pesanteur de l’humidité se faisait rapidement sentir. Premières sensations:
Chantale : On a l’impression d’être un homard qui vient d’être plongé dans un steamer Je vais mourir...
Wesley : Allons nous coucher…
Au petit matin, départ pour Hilo (du côté EST de la Big Island) afin d’aller rencontrer nos hôtes sur la ferme de Wwoofing où nous devons travailler 15 heures par semaine en échange du gîte. Le Hele-On Bus fait tous le tour de l’île pour 1$. Wow une aubaine, mais c’est surtout l’occasion d'y rencontrer les locaux d'Hawaii qui aiment ce moyen de transport pour… dormir….Paraît-il aussi que l’air conditionné est à fond pour empêcher certaines odeurs de circuler… Donc vous voyez le genre. Disons avec ce transport il ne faut pas être trop difficile : il ne passe souvent. Une fois par jour… Et c’est extrêmement long. (Mais à Hawaii tout est long, le temps s'arrête, c'est ce que nous comprendrons plus tard dans notre voyage, il faut du temps d'adaptation et trois mois à Hilo n'aura pas été de trop).
3 heures plus tard, nous sommes arrivées à Hilo… Au Jardin botanique !! C’est de cette façon que nous nommons notre nouvel environnement… Les photos parleront d’elles-mêmes. On essayera dans un prochain billet de vous montrer la vue des étoiles que nous avons en soirée ainsi que les bruits de tous les insectes et animaux quand ils se mettent ensemble pour nous chanter bonne nuit ! Le planétarium et l’insectarium de Montréal peuvent aller se rhabiller. Welcome to the jungle ! Suffit d’aller prendre une marche sur le terrain et de voir les noix de coco et des bananes suspendues pour vivre le dépaysement. En ce moment, c’est la période de litchis à Hawaii, ils vous tombent dessus à tous les deux secondes. Wesley en a d’ailleurs fait la cueillette hier.
Qu’avons-nous fait durant les 6 derniers jours sur la Big Island ? Et bien côté travail, c’est assez relaxe. Maria et Andrea ont une immense maison à Hilo qu’ils doivent nettoyer pour accueillir de nouveaux locataires. Donc on lave des vitres (et des vitres dans ce palace, il y en a énormément et il semble que la fée du logement n’y soit pas passé souvent). La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons aussi dormir dans le palais de deux étages. 7 chambres et 3 salles de bain le temps que nous terminions les vitres… Disons qu’ont a pas dit non ! Surtout qu’en ce moment l’île (et particulièrement Hilo et Puna) est envahie de ce qu’ils nomment des fire ants. De minuscules fourmis qui s’infiltrent partout et qui piquent avec l’effet d’une brûlure qui ne dure que quelques minutes… = Chiant…
Sinon, nous avons aussi la chance d’être tombé sur Lindsay une amie, d’amis des hôtes qui vient faire du Wwoofing avec nous pour quelques jours. En plus de nous aider, Linslay s’est donné comme mission de nous faire voir le plus de choses possible à Hawaii. Et ça marche ! En l’espace de 3 jours nous avons : Fait du camping sur la plage, vu des chutes, rencontrées des tortues, vu un levé et un couché de soleil, rencontré des gens dans une église baptiste qui chantent avec des chemises hawaiiennes. Nous avons aussi visité le marché en sa compagnie ainsi que 4 plages et j’en passe… Cette fille est juste incroyable. C’est un mélange de Claudia Schiffer et de Indiana Jones… Vous voyez ? Surtout qu’elle a loué une voiture, donc on a eu la chance d’en profiter pour diviser les coûts. Car à Hawaii tout est hors de prix.
Malgré toutes les ventes Kijiji et les nombreux dons chez Renaissance, les boîtes étaient nombreuses ce lundi. Trop nombreuses à entrer dans notre voiture de location.
Wesley (fortement découragé): Chantale, ça n’entrera jamais, pourquoi veux-tu garder tout ce stock ?
Chantale (fortement innocente): heeee….. Merde!
On a refait le tri, fait des dons au concierge pour sa prochaine vente de garage et réorganisé les boîtes pour une 100e fois. Deux heures plus tard, on a fini par partir après avoir empilé tout ce charabia dans une finale digne d'un Tétris de professionnel. Direction Québec !
Voilà, ça nous perce le cœur de quitter Montréal. Pourquoi ? Et bien parce que c’est comme ça. On sait qu’on va revenir, mais on sait aussi que notre charmante ville, les pique-niques au parc et les copains seront difficiles à remplacer.
Nos deux backpacs nous attendent, ils revendiquent l’avion! Ils réclament le vrai voyage, celui où ça bouge. Pas une petite croisière entre Montréal et Québec…Rassurez-vous nous allons les rassasier. Dans moins de deux semaines, 17 heures de vol et trois transferts plus tard, nous serons à Hawaii, plus précisément sur la Big Island à proximité d’un volcan actif au beau milieu de la broussaille.
A SUIVRE....
Le tourisme durable ce n’est pas seulement un voyage écolo en bicyclette où l’on bouffe des pissenlits. Rassurez-vous on ne va pas devenir hippie Wesley et moi ! Nous allons simplement appliquer quelques principes de base durant les prochains mois, afin de donner une connotation un peu plus durable à notre grand périple (et disons-le, appliquer ce que l’Université Laval a enseigné à Chantale durant la dernière année).
Rapidement le développement durable c’est quoi ? Si l’on se fit au Rapport Brundtland, le développement durable c’est : un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
Ça, c’est la définition de base qu’on peut trouver partout, mais graphiquement, cette définition pour notre voyage ça ressemble quoi ?
Le BESOIN de Chantale et Wesley en 2015 et 2016 est de VOYAGER (ça, on avait compris)
Vous n’êtes pas encore partie, nous demandent nos proches !
C’est vrai qu’on donne l’impression de glander un peu, mais laissez-moi vous expliquer… Au départ, nous avions choisi de partir plus d’une année et je vous rassure c’est toujours le cas. Toutefois, nous n’avions pas pensé à la fameuse RAMQ…
Ainsi, tout bon voyageur québécois doit savoir qu’il ne peut quitter la province plus de 182 jours à moins d’une autorisation de la part de l’assurance maladie du Québec qui est effective tous les 7 ans et qui est valable seulement 12 mois. Jusque là, vous me suivez ?
En effet, afin d’obtenir une assurance maladie privée pour voyage de longue durée, on nous demande une lettre de la Régie de l’assurance maladie du Québec qui garantit le maintien du droit au régime d'assurance maladie. Tous les Québécois ont le droit de quitter pour un voyage de 6 mois moins 1 jour (182 jours) dans une même année.
C’est la loi et si vous n’avez pas ça, aucune assurance ne voudra vous assurer !
Donc, si vous êtes fort en maths, vous en avez déduit que pour partir plus d’un an en 2015 et en 2016 nous devons faire moins de 182 jours de voyage en 2015 (donc, partir plus tard) et ainsi demander la permission à la RAMQ de sortir du territoire en 2016 pour pouvoir partir 365 jours.
Compliqué ? Voici le résumé :
Autre chose, quand vous partez plus de 6 mois consécutifs, les assurances sont rares et extrêmement chers, ainsi on a réalisé que de repasser par Québec durant notre parcours nous faisait économiser 1000$ chacun en assurances, en plus de nous permettre de nous poser les fesses et de voir l’hiver ! quelle joie, ;) mais ne vous inquiétez pas on va repartir de plus belle ensuite !
Prochaines étapes : finir de vider l’appartement, visiter Québec, consolider notre entente avec nos hôtes hawaiiens, et profiter !
Mercredi, en partant, je me suis retourné pour voir ce que je laissais derrière.
Quatre ans de vie dans cette entreprise, ça ne s’explique pas. Quel a été ton meilleur moment chez RW m’a demandé un confrère durant l’heure du lunch ? Impossible de répondre devant les yeux absorbés de mes collègues. La honte, j’étais paralysée. J’ai eu envie de dire « c’est une blague, les amis, je reste finalement !» et j’avais aussi gravement l’envie de sauter dans le premier avion pour Tombouctou, loin, bien loin… Pourquoi ? Peut-être est-ce la peur de cette nouvelle liberté, peut-être est-ce la crainte de ne pas être à la hauteur du projet que je me suis fixée… Disons, un mélange des deux. Je me serais aussi passé de mes yeux rouges et de mes quelques larmes au moment du départ, maudit orgueil ! Une chance que personne n’a vu les sanglots retenus devant l’agent de sécurité à la réception qui tenait absolument à me dire au revoir en dix longuuuues et interminabbbbles minutes. Je chlinguais le désespoir à plein nez …
Ainsi j’ai quitté mon poste la tête remplie de souvenirs qui sont impossibles à entreposer dans des cartons. Je troque le brouhaha de la salle marketing de RW qui fait un travail ahurissant en accouchant chaque jour de ses éternelles promotions de dernières minutes (d’ailleurs, mon corps commence déjà à être en manque de cette forte dose d’adrénaline quotidienne). Je troque tout ça, pour les ailes d’un avion et la l’indolence des trains de pays inconnus. Est-ce que ce sera vraiment plus vert ailleurs ? Réponse dans une année.
Pour l’instant, nous terminons les derniers préparatifs, regardons les visas, croissons les doigts pour obtenir une place dans une ferme à Hawaii et profitons de la douceur de Montréal….