Montréal, Montréal on avait bien hâte de te revoir ! Tu n’as pas pris une ride depuis notre départ en juin dernier. Tu es toujours aussi décousue et attachante. Derrière tes petites ruelles et tes murs de briques rouges, j’ai sorti mon appareil pour photographier toute la discordance de tes rues du plateau. Si la majorité des touristes qui te dévale s’en tiennent au Vieux-Montréal et aux magasins du Centre Eaton, moi j’ai surtout repéré tes nombreux graffitis qui s’étalent aux 4 coins de la métropole.
En fait Montréal, je n’avais jamais remarqué, tu es un petit musée à ciel ouvert où en profitent joyeusement les griots aux bombes de couleurs. On a juste à lever les yeux vers le ciel pour voir ces fresques colorées qui habillent tes façades. Oh ici pas de Mondrian, Picasso ou Renoir, plutôt des artistes inconnues aux yeux de la majorité qui pourtant à mes yeux de néophyte, font du sacré bon travail !
J’ai du coup réalisé qu’il m'est arrivé souvent de traverser tes rues sans voir les petites merveilles qui te tablait. Probablement que j’étais ailleurs, dans mon travail, dans le souper que j’allais faire, dans quelques souvenirs de voyage. Maintenant touriste dans ma propre ville, les éléments de Montréal me sautent à la figure, comme Wesley sur une palette de chocolat noir (ce qui veut dire, rapide et brutal).
Je me suis demandé un instant si j’étais bien à Montréal et non pas au Portugal ou au Brésil où le graffiti est depuis longtemps devenu un art reconnu dans la rue. En fait, juste à regarder les cyclistes s’entêter à pédaler entre tes bancs de neige, je réalise finalement qu’on est au Québec. Y’a qu’ici qu’on peut voir ce phénomène extraterrestre !
ET TU MANGES ENCORE ?
Par cette balade en terre connue, l’idée était d’aller faire un tour prendre un snack chez Juliette & chocolat. On a descendu la rue St-Laurent, La fameuse "Maine" comme on dit par chez nous. Pas grand monde en milieu de semaine. Naturellement pas de filles à moitié bourrées la jupe aux fesses qui sortent des boîtes de nuit. Trop tôt, trop frette ! Mais jamais trop tôt pour y manger une crêpe au sarrasin. Un arrêt qui se veut aussi un prétexte pour réchauffer mes doigts qui je dois l’avouer, n’en pouvaient plus de photographier au froid (disons que ça change d’Hawaï) !
Qui va à Paris va voir la tour Eiffel, qui va à Rome visite le Colisée, nous quand on va à Montréal on dilapide définitivement un burger et habituellement on effectue cette mission chez Five Guys. Car disons le, Five Guys, c’est THE (ZE pour les Français qui me lisent) burger dans toute sa splendeur américaine ! Ils ne sont pas glorieux dans l’esthétisme (photo à l’appui), mais il faut l’avouer, ils sont divins dans la bouche. Il y a de quoi rendre un végétarien accro !
L’hiver soufflait sa froideur et sa cruauté le jour où on a décidé de se rendre au Marché Jean-Talon. La neige folle dansait devant nos yeux. Impossible de rester, ne ce serait-ce que 2 minutes, debout et immobile, tellement le froid nous lapidait les jambes. Par chance le marché a mis sont manteau d'hiver et les kiosques sont couverts et bien au chaud.
Entre les rayons on y entend les marchants crier « qui veut des pétacles », « des bonnes pommes du pays »… Ici ça sent la verdure et les voyages à plein nez. Pas besoin de partir ! Visiter le marché Jean-Talon, c’est se balader en Italie, en Afrique en passant par Charlevoix et la Gaspésie. Il y a même un petit coin du Maghreb avec un pâtissier arabe qui vent des cornes de gazelle et des baklavas...