On m’a demandé si j’aime mon expérience à Tokyo… C’est vrai que mon dernier billet sur notre arrivée donne l’impression que j’ai du mal avec cette grande ville. Disons que je reste un peu perplexe. Rien de méchant, rassurez-vous, je peux encore très bien survivre à nos deux dernières semaines prévues dans la capitale nipponne. C’est juste que Tokyo est un violent décalage avec tout ce que j’ai vu auparavant ! Pourquoi ? C’est peut-être dû à cette superposition d’affiches en néons qui placardent les rues ou peut-être tous ces gens entassés sur les mêmes kilomètres carrés qui me donnent mal à la tête. Ce qui me surprend le plus, ce sont ces magasins qui dégoulinent de partout, comme du glaçage à la vanille sur un gâteau de noce. Car quand je dis partout, c’est partout (dans les sous-sols du métro, au coin de la rue, même dans les temples… on n’y échappe pas). Je dois le dire aussi que ça me perturbe de les voir acheter sans arrêt ! De vraies petites machines à dépenser du blé. Ici, tout semble prétexte à sortir le porte-monnaie.
Tristement, la documentation de l’office de tourisme met surtout l’accent sur les magasins au lieu de promouvoir les temples et les musées. Elle offre même des navettes gratuites aux visiteurs qui veulent se rendre dans les centres commerciaux en dehors de la ville. La plupart des grands magasins détaxent même sur place vos achats en haut de 110$.
Ici, tout est prétexte aussi à manger ! Ça, j’avoue ça me motive un peu plus, l’épicurienne en moi se réveille. Si on ne mange pas dans les rues de Tokyo, on achète de la nourriture dans les rues ! Personne ne peut mourir de faim. C’est cher de manger à Tokyo ? Non pas du tout ! Suffit de ne pas faire comme les touristes, sortir un peu des grands centres et de manger ce que mangent les Japonais ! Vous pouvez acheter votre bentō au super marché du coin pour pratiquement rien. Et quand on dit rien, ce n’est rien. Pour moins de 7$ on a un super assortiment de sushis ou un Bento box qu’on peut manger à la maison, baguettes, sauce soja, cure-dents et serviettes compris ! Le plus drôle c’est qu’à partir de 19h ces bentos sont souvent à 30%, voir 50% de rabais. Donc plus vous mangez tard à Tokyo, plus vous économisez ! On a même vu des plateaux de 12 morceaux de sashimis vendus pour 100 yens (1$) quelques minutes avant la fermeture d'un restaurant. Les Japonais ne gardent pratiquement rien de la veille, ils vous vendent toujours le plus frais possible (obligation de la perfection ?)
En ville vous avez des restaurants de ramen où l'on paie à l’extérieur dans une machine avant d’entrer. Une fois à l’intérieur, vous donnez votre reçu au commis et il vous sert votre plat en moins de 5 minutes. Souvent un commis se tient devant la machine et cri directement au cuisinier ce que vous venez juste de commander, c’est ultra rapide comme service! Et le prix ? Entre 4 et 8 $ l’assiette (parfois même avec la bière, une Sapporo bien sûr ! On peut même payer ces restaurants avec sa « Pasmo Card » (une carte de métro équivalente à la carte Opus au Québec).
Ce que j’aime des Japonais c’est qu’ils mettent des images sur tout. Du coup, même si le menu est en japonais, vous avez souvent soit une petite photo ou un petit dessin… avec les prix en chiffres… Magique !
Continuons dans le thème de la bouffe, on a trouvé les fameux magasins qui vendent les faux plats en plastique. Vous savez, ceux qui sont exposés devant les restaurants et qui ressemble éperdument à des vrais ! Les Shokuhin Sanpuru (食品サンプル) en japonais. Ils sont sur l’avenue Kappabashi proche des temples d’Asakusa. On dit que cette mode de répliques est apparue vers les années quarante. Un gars aurait échappé de la cire sur son tapis et aurait décidé de faire une fausse omelette avec, l’idée a pognée comme on dit (au Québec) ! Avec le temps, la production de ces faux plats que l’on voit dans presque tous les restaurants au Japon est devenue un véritable business rapportant environ 8,5 milliards de Yens par année (référence : Gaijin.com). La ville de Gujo Hachiman produirait entre 60% et 80% de l’ensemble des faux plats vendus au Japon. D’ailleurs on s’est bien amusé dans les restaurants de Tokyo à comparer les plats en vitrine avec ce qui nous servent au restaurant, souvent les répliques sont vachement identiques !
D’ailleurs, ceux qui cherchent des cadeaux équitables, vous pouvez vous procurer plusieurs objets faits au Japon dans cette même rue, comme des baguettes en bambous réalisés par des artisans locaux ainsi que des couteaux et plusieurs objets de cuisine. Une bonne idée qui nous éloigne du Made in China.
Au Japon, je n’ai jamais vu autant de filles en jupe aussi courte et d'hommes en chemises blanches. À travers ces looks de travailleurs et ces femmes un peu aguichantes, les Tokyoïtes n’ont rien à envier aux Parisiennes. Elles ont la classe ! De vraies petites cartes de mode. Je me demande quel est le pourcentage de leur salaire qui est dépensé par mois en vêtements ? Elles sont tellement coquettes. Un exemple, je suis présentement dans un café Internet, la fille à mes côtés refait son maquillage depuis au moins 40 bonnes minutes !! Et son mec, fait de même ! Je ne vous dis même pas combien de boutiques de produits de beauté et de salons de coiffure j’ai du traverser en me rendant jusqu’ici, au moins 50 en sortant du métro!
Naturellement on rencontre encore des femmes habillées en kimono, mais très peu…
Si je parle beaucoup des gratte-ciels et du béton de Tokyo, je dois dire que la ville est parsemée de parcs. Aussi agréables les uns que les autres et ils sont nombreux. Nous sommes allés à celui de Meiji Jingu dimanche (en espérant voir quelques Cosplays à l’entrée). Même si nous sommes revenus plus ou moins bredouilles de cette chasse à ces jeunes déguisés en héros de mangas (à part les quelques photos ci-dessous) nous avons savouré le moment dans ce parc. Véritable poumon vert de la ville, cet endroit est juste merveilleux… S’il n’était pas si occupé par tant de touristes.
Question de Françis : Comment sont les Japonais avec les touristes ?
Je relance, il faut surtout se demander comment les touristes se comportent avec les Japonais. J’avoue que j’ai beaucoup de mal avec certains comportements d’entre eux. Ce n’est pas parce que tu es touriste et que tu as payé ton billet d’avion pour être au Japon que tu as le droit de tout faire. Naturellement, il y a certaines choses que le touriste ne peut pas savoir en arrivant ici. Comme photographier des temples de haut, ou planter ses baguettes dans son bol de riz. OK, ce genre de comportements peuvent passer, mais il y a un minimum à respecter( du genre gros bon sens). Si c’est indiqué de ne pas photographier, tu ne photographies pas ! Mec, il y a un petit panneau avec un dessin, ne me fait pas croire que tu ne comprends pas les pictogrammes qu’un enfant de 4 ans comprendrait !! Tu ne manges pas dans un temple… Je m’adresse à la petite dame d’hier, est-ce qu’on mange dans Notre Dame de Paris ? Non, alors pourquoi ici ?
Ainsi, je comprends très bien ce froid et ce décalage avec les touristes. Certains d’entre-eux semblent abuser de la gentillesse des Japonais et se donnent le droit de tout faire, car ils sont en voyage. J’ai l’impression que les Japonais sont victimes de ces mauvais comportements et qu'ils restent distant pour cette raison (je m’imagine les mots qu’ils doivent dirent contre nous dans leur tête). Bien souvent, je me dis qu’ils ont besoin de gens pour consommer dans leurs milliers de magasins, le touriste est parfait pour ça, alors il se ferme le clapet et ils endurent !
Je continue toujours ma mission de trouver les meilleurs Gashapons de Tokyo. Voici pour terminer, mon top 4 de la semaine.