Impossible pour moi d’écrire au moins un article sur Tokyo sans parler de cette fascination des jeunes filles pour la mode. Dans le cadre de ma maîtrise, j’ai passé trois années à étudier le phénomène chez les jeunes Québécoises. Dans mes lectures, on prenait souvent pour exemple le Japon. Je me doutais donc que le phénomène de l’hyperconsommation serait important, mais ce que je découvre depuis trois semaines me fascine littéralement. Tout est 100 fois plus fort que ce que je croyais.
Oh que j’aimerais pouvoir discuter avec elles pour tenter de mieux comprendre ! Êtes-vous heureuses ? Comment c'est de vivre ici ? Que pensez-vous du reste du monde ? Malheureusement, je dois me contenter de leurs gestes non verbales et de les observer entre deux séances de magasinage …
"On nous (vous) fait croire , Que le bonheur c'est d'avoir .....De l'avoir plein nos (vos) armoires..."
Voici quand même mes impressions sur ce si fascinant monde de la consommation. Françoise Dolto va se retourner dans sa tombe !
Les petits Japonais sont adorables. On les voit souvent se balader et rigoler avec leurs petites casquettes d’écolier dans la rue, main dans la main. À cet âge ils ont l’air de vouloir qu’une seule chose s’amuser. Comme le Japon est un pays majoritairement sécuritaire, il n’est pas rare de voir des enfants de très bas âge se promener ou de prendre le métro seul. Ici la société fait confiance (quoi que peut-être que certains parents ont greffé un GPS ou une web Cam autours du cou de leur bambin et ont ne le sait pas… ) C’est à l’âge d’environs 10-12 ans que les jeunes filles semblent commencer à s’intéresser au phénomène de la mode. Étrangement, c’est aussi à cet âge qu’elles semblent perdent leur sourire…
ON SE TRANSFORME ?
J’ai découvert une activité que les jeunes Japonaises semblent particulièrement apprécier. Lors d’une de nos balades dans les immeubles de jeux vidéo. Sur certains étages (généralement au dernier), un panneau annonce : « réservé aux filles », ou alors aux garçons accompagnant des filles. Nous, nous sommes retrouvés Wesley et moi dans une pièce remplie de photomatons géants.
Dans la majorité d’entre eux, vous pouvez soit apporter vos vêtements, soit les louer sur place et ensuite faire votre propre séance de photos. Par la suite, vous pouvez retoucher vos photos et vous occidentaliser si cela vous tente : cheveux blonds, teint blanc ou changer la couleur de vos yeux.
D’ailleurs en parlant des yeux, les faux cils et les verres de contact de couleurs semblent une obsession. Ils se vendent à tous les coins de rue (pas obligé d’aller chez l'opticien) et se vendent à environs de 9 à 30$ la boîte…. Vous pouvez même avoir des Hello Kitty dans les yeux, n’est-ce pas assez romantique…
Une petite observation, plusieurs produits cosmétiques portent des noms et même des descriptions en français. Pourquoi ?? Ça fait plus glamour ? Je n’ai rencontré aucun Japonais qui parlait français ici, alors quel est l’intérêt…
ELLES EN SONT GAGA
Les groupes pop ! Wesley m’en faisait écouter beaucoup avant notre départ. J’adore ! Impossible de comprendre ce qu’ils disent, mais le rythme est assez intéressant. Ici, les jeunes filles en sont tellement gagas qu’elles les photographient sur les camions (et courent même derrière celui-ci).
Lors de notre visite à la tour Sony (qu’on vous recommande fortement comme activité gratuite), elles étaient quatre devant un écran à s’extasier devant la présentation d’un vidéoclip.
Les maids cafés sont pour moi les endroits les plus insolites que j’ai vu de la ville (pour l’instant). C’est quoi ? Ce sont des cafés hyper girly. Sensiblement situé dans Akihabara. On y trouve quoi ? De jolies jeunes filles habillées principalement en écolière sexy façon Britney Spear et prêtes à vous servir. Elles vous accueillent avec un « oui maître ». Certains endroits vous offrent des massages, de la bière ou de la nourriture en forme de nounours. Nous n’y sommes pas allés (peut-être que Wesley aurait bien aimé), mais à 30$ l’entrée… Et puis si monsieur veut se rincer l’œil il n’a qu’à regarder autour de lui. Les Maid Girl sont pratiquement sur tous les coins de rue d’Akihabara pour promouvoir leur café. Ce genre d’endroit reste gentil, les gestes déplacés sont formellement interdits. Je me demande si certains touristes comprennent bien le principe… Nous n’avons pas le droit de photographier les Maids. Quelques affiches publicitaires et prospectus pour vous donner une idée du contexte...
Et puis en voulant essayer mon nouveau zoom, j’en ai capté deux par erreur… OUPS ! (bon faut assumer son travail les filles !)
Le kawaii. Au Québec le phénomène est peu connu, mais en France il fait déjà un tabac. En gros, le Kawaii (qui veut dire mignon en japonais) regroupe toutes ces petites figurines ou articles mignons, aux couleurs pastel. Un monde de licornes et d’oursons (dans notre temps, on nommait ça le village de Nathalie). Les Japonaises adorent.. et finalement moi aussi !
Ici, tu peux finir ta soirée dans les sous-sols du métro à magasiner des figurines, porte-clés et toutes sortes de babioles, Made in China… Kawaii
Takeshita Street à Harajuku c’est l’endroit pour acheter du Kawaii. C’est aussi à cet endroit qu’on trouve le gros Daiso (100 yens shop) de 4 étages… il dégouline de Hello Kitty.
D’ailleurs Hello Kitty pose fièrement à la bourse de Tokyo. Les actions de cette petite figurine en forme de chat n’arrêtent pas de grimper. Hello Kitty représente tellement le Japon qu’une petite figurine à son effigie a été envoyé à la demande du président japonais dans l’espace, à bord du satellite Hodoyoshi-3, l’année dernière.
Hello Kitty en mode panneaux de construction, c'est vraiment le pays des "Calinours" ici ! (Bisounours pour les lecteurs Français)
Pendant que les filles font leur magasinage, les gars fument leur cigarette dans les petits enclos prévus à cet effet… Ça n’enlève pas l’odeur, mais au moins ils se polluent les poumons seulement entre eux.
Est-ce que Wesley devrait opter pour une coupe de cheveux japonaise pour plaire aux filles d’ici ? (comme les gars derrière lui).
Comme dans notre dernier article, ici, on cajole les fruits avec du "suremballage". En voici un bon exemple aperçu dans le métro cette semaine. Cette machine à bananes Dole… J’ai pitié pour ces bananes. Je ne pense pas qu’elles seront toutes vendues avant que les taches brunes apparaissent, j’ai quelques doutes où elles vont terminer… (1,50$ la banane, faut pas déconner).
Je reste sur cette collection de la petite fille qui s’accroche au verre et qui semble bien faire craquer énormément de monde. Elle a son propre magasin avec ses propres machines dans le sous-sol du métro de Tokyo. De ce que je sais, son nom est Fuchiko. La voici en spécial noël…
Et pour terminer, « Croustade » (mon adorable chat resté au Québec) tu aimes ton nouveau cadeau ?