OK, nous avons attendu longtemps avant d’aller visiter le volcan ! ZE attraction de la Big Island ! Pourquoi ? Et bien, je crois que nous avions peur de nous retrouver avec une horde de touristes japonais et chinois en plein délire photographique. Ainsi nous avons scrupuleusement inspecté la météo pour trouver le meilleur moment pour cette aventure. Nous avons donc misé sur ce beau lundi matin où le soleil était présent en avant-midi, mais où dame nature présageait un déluge en après midi. Rien de mieux pour repousser les touristes. Nous avons eu raison d’attendre, nous sommes revenus médusés de notre expérience ! Les photos ne peuvent malheureusement pas tout décrire (c’est dans des moments comme ceux-ci que regrette de ne pas avoir acheté un meilleur modèle d’appareils). Dans ce décor de cinéma, j’ai eu la vague impression de me retrouver sur une autre planète. Imaginez : des cratères qui se confondent en larges falaises. De la fumée sur un fond de silence. Une terre noir et rougeâtre entremêlée avec une odeur assez forte de soufre qui sort de cette profondeur terrestre. La planète des singes peut aller se rhabiller.
Pour les asthmatiques, pensez à votre pompe. Je ressens encore les effets 6 heures plus tard. J’ai maintenant une voix rauque de fumeuse et certainement les poumons boucanés pour quelques jours…
Il est possible de faire de la randonnée autour du volcan Mauna Loa.
Bref moment d’information (pour les amateurs de génie en herbe): Le volcan Mauna Loa fait 100 km de long et 50 km de large. Il comprend 85% de la surface terrestre totale d'Hawaii! Il s'élève à 4169 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est l'une de plus hautes montagnes au monde ainsi qu'un des volcans les plus actifs. Sa dernière éruption remonte à mars 1984.
Sur le site de Mauna Loa vous pouvez aussi visiter Steam vent. Un show de boucane du tonnerre ! Attention c'est chaud !
Une visite au volcan ne serait pas complète sans un petit tour au Lava Tube. Ce sont des tunnels créés par la lave du volcan Mauna Loa. Une bonne partie du tunnel était fermé à notre passage, mais la balade reste intéressante.
Afin de rester dans une attraction qui porte le même nom (mais qui n’est pas du tout, sous le même thème), nous sommes allées visiter la confiserie de noix de macadamia Mauna Loa (pour la deuxième fois, j’avoue). Premièrement, parce qu’ils nous donnent plein d’échantillons gratuits. Mais aussi, parce que la dernière fois nous n’avons pas eu la chance de voir les ouvriers à l’œuvre (nous étions passé un dimanche). Nous y retournerons certainement une troisième fois, car jamais deux sans trois (on espère juste que la dame à l’accueil ne va pas nous reconnaître)… Avec tout ce qu’ils vous font manger, ça vous fait un repas ! J’adore cet endroit. Le domaine est spacieux. Avant d’arriver sur le site, vous pouvez voir une grande plantation de papayes sur votre gauche et un grand nombre d’arbres de macadamia sur le reste de la route. L’usine de Mauna Loa comporte de larges fenêtres où vous pouvez visionner une vidéo et voir les ouvriers en action (ça fait un peu voyeur, j’avoue). À la boutique, s’il n’y a pas un autobus de Chinois qui vient de rentrer, vous aurez la chance de goûter à tous leurs crus. Et si l’autobus arrive et bien dépêchez vous d’en avaler, car ils ne vont pas attendre poliment (c’est culturel, je sais, mais je n’arrive pas encore à m’y faire!) Leurs produits sont possiblement remplis de MSG et de sucre de maïs… Mais ils sont vraiment bons. Nos préférés : Maui onion, Wasabi et Noix de Coco.
Depuis 3 jours, c’est le déluge sur la grande île d’Hawaii. Même si nous avons été sauvés de peu de l’ouragan Hilda, nous en subissons tout de même les conséquences. Nous avons de fortes pluies en permanence. Pour vous donner une idée, c’est comme si l’on vous vidait un seau d’eau sur la tête, mais pendant 72 heures. La nuit, c’est assez flippant, difficile de dormir. Nous sommes à quelques mètres d’un canal et l’eau ne cesse de monter. Du coup, on paranoïde (he…je paranoïe) et en pleine nuit on se lève pour aller vérifier, lampe de poche à la main, si la situation est toujours sous contrôle. En plus d’être barricadé, ça sent grave l’humidité ! En fait, nous vivons dans un petit studio avec des moustiquaires tout autour (c’est assez commun à Hawaii). La pluie ne rentre pas, mais l’humidité s’incruste gravement. Dans tes vêtements, tes draps, tes cheveux, ta bouffe… (Eh oui, on ne peut pas tout avoir !)
Heureusement, la connexion Internet n’a pas été coupée comme la dernière fois et j’ai pu rattraper mon retard sur quelques séries bidon de Netflix, sans me sentir trop coupable de rester à l’intérieur. Nos hôtes nous avaient demandé comme tâche de déshydrater les ananas du jardin. À Hawaii pousse une variété assez rare d’ananas, les White Pineapples. Quelques fermes qui en cultivent en envoient même à l’étranger pour environs 30 à 45$ l’ananas. Leur goût est particulier. Extrêmement sucré, s’ils sont bien mûrs, avec une belle pointe d’acidité. Rien à voir avec les traditionnels ananas jaunes de Doles ! Ici, il doit y en avoir une bonne vingtaine sur leur terrain, qu’ils ont soigneusement bichonné. Ce trésor est précieux pour eux. Leurs vacances coïncidaient malheureusement avec la récolte. Du coup, une façon pour eux d’en profiter à leur retour était de les déshydrater, ce que nous avons fait avec plaisir ! Une fois les ananas nettoyés, coupés et placés dans le déshydrateur, il ne reste qu’à attendre environ 12 heures…et regarder Netflix. Elle n’est pas belle la vie en Wwoofing !
Il nous a fallu reprendre le temps perdu après notre périple chez le médecin de mercredi. Hé oui, même avec toutes les précautions du monde, j’ai attrapé un genre de gastro. En fait, je ne comprends pas trop, je me suis réveillé en sueur mercredi avec de violentes crampes à l’estomac. Intoxication, gastro, parasites…qui sait ? Wesley, l’homme indestructible n’a rien eu (naturellement), mais il a dû enfourcher le gros pick-up de nos hôtes pour aller me sauver ! Ainsi nous avons testé les services d’urgences américaines. Ici pas de sexy docteurs de la série Grey's Anatomy, mais un sympathique petit docteur vietnamien avec un accent épouvantable. Ce dernier a pris une heure à nous raconter ses mauvaises expériences de gastro au Mexique pendant que je me tortillais sur ma chaise…Il faut dire qu’il n’y avait pas grand monde à l’urgence et notre ami avait tout son temps. Ce qui nous change de la médecine du Québec. À 120$ US la visite, il fallait bien qu’il nous en donne un peu pour notre argent ! En tout cas, selon lui, rien à craindre, juste à penser à m‘hydrater au Gatorade et de m’alimenter au Pepto Bismol pour 24heures, ce que j’ai fait. Ça semble plus ou moins bien marcher…
Autre chose, à propos des assurances voyages Desjardins. Mieux ne vaut pas tomber gravement malade, car vous allez avoir le temps de mourir trois fois. La fille au téléphone n’était pas hyper commode. Aucune patience envers nous. Nous avions vraiment l’impression de lui faire perdre son temps. Ses 200 questions à la con avant de nous donner le feu vert pour aller à la clinique sont-elles indispensables ? Pourquoi un interrogatoire explicite quand elle a déjà toutes ces réponses dans notre dossier? Je souffre bordel !!!
Après ce charabia et quelques heures de repos, ont a pu visiter le zoo de Hilo, les grottes de Kaumana et conclure avec l’exposition d’orchidées…. Bah oui, il fallait quand même y aller doucement après toutes ces émotions !
Le zoo de Hilo n'est pas très grand. Il n'y a pas vraiment d'animaux. Cependant il est gratuit et les petits perroquets à l'entrée nous ont beaucoup fait rire ....Allez-y pour la beauté des jardins.
LES KAUMANA CAVES
Les grottes de Kaumana ont été formées par des coulées en provenance du volcan Mauna Loa en 1881. L'éruption de ce dernier a eu lieu en novembre 1880, mais la lave (de nature très lente) a approché Hilo les premiers mois de 1881. Une légende raconte que la princesse Ruth de Hawaii (allez voir sa tête sur Wikipedia) est responsable de la sauvegarde du petit village parce qu'elle a priée Pele, la déesse hawaïenne du feu. Le flux a commencé à ralentir et finalement a arrêté au début d'août, à seulement 1,5 miles de la baie de Hilo.
Dans un autre ordre d'idées. Peut-être moins spectaculaire, mais tout aussi amusant, le concours d'orchidées de Hilo.
La nourriture, n’est-ce pas un élément qui rend un voyage encore plus agréable ? Oh que OUI… Surtout quand vous avez des fruits exotiques facilement accessibles.
On nous demande souvent comment est la nourriture à Hawaii ? Une chose : c’est assez cher et c’est encore plus cher, car c’est en argent américain (pauvres de nous Canadiens). Est-ce vraiment le transport qui fait que la nourriture sur l’île est plus dispendieuse ? Probablement que oui. Toutefois, j’ai l’impression, et je ne suis pas la seule à le penser, que certains commerçants abusent de la situation. Par exemple, difficile de trouver un pain tranché en bas de 7$. Un sac de 6 bagels ou de 12 biscuits en bas de 9$. Une peinte de lait vous coûtera environs 5$. Par contre, la malbouffe reste facilement accessible (à notre grand désarroi). La meilleure façon d’économiser est d'acheter local en allant au marché (pour ce qui est des fruits et légumes) et de se contenter des spéciaux dans les épiceries.
Sans voiture, vous êtes souvent convié à acheter dans les petites supérettes du centre-ville qui sont assez chers et n’offrent pas de choix. Donc même si vous faites du Wwoofing comme nous à Hawaii et que vous n'avez pas à payer votre logement, pensez quand même à un budget nourriture assez élevé surtout si vous êtes dans le coin de Kona, sinon vous allez êtres pris à manger des papayes et des avocats pour un long moment !
Note : Il existe plusieurs restaurants. Le coûts moyens d'une assiette est environs 15$ (hamburger-frittes) sans boisson...Pour les budgets de routard, évitez d'en abuser.. Les marchés offrent des Bento pour 8$ l'unité (un emballage en plastique avec un mixe de nourriture asiatique et américaine, ce n'est pas très gouteux et souvent de mauvaise qualité).
QUELQUES TROUVAILLES
LES AVOCATS
LE CAFÉ
Le café de Kona, est l'un des cafés les plus chers au monde, car il est cueillit à la main ! Est-il aussi bon qu'on le prétend ? Pas mal, pour ceux qui aiment les cafés plus amère. Un petit sac de café est entre 15 et 23$ (pour du 100% Kona). Si vous en trouvez moins cher, c'est certainement du 10% Kona mélangé avec un autre type de café (surtout à éviter). Avec un mélange de Half & Half (moitié crème et lait) et du miel c'est très bon !
LES NOIX DE COCO
Facile à trouver sur le bord de la route... Une seule noix peut donner facilement 3 verres de jus. Rien à voir avec ce qu'on achète en brique à l'épicerie, celui-ci est de loin meilleur !
LES BANANES ! surtout les petites (apple banana) Outch !
LES PAPAYES & FRUITS DE LA PASSION (LILIKOI)
Le mélange des deux avec un soupçon de lime, c'est mortel ! Ce sont des aliments peu cher ici (exemple : 6 papayes ou 8 lilikois pour 2$ au marché de Hilo ce matin !
Il existe plusieurs kiosque de fruits et légumes improvisés dans les rues d'Hawaii. Personne ne fait la caisse. Les prix sont affichés par de petites étiquettes et on se fit à la bonne volonté des gens...
UN HOMME AU FOURNEAU ça aussi c'est bien !
Malheureusement nous perdons la belle cuisine demain...
Nos vrais ennemis sont souvent nous même. Bossuet
Une journée comme aujourd’hui, quand je sers de hors-d’œuvre à une huée de fourmis en furies. Que le soleil me tape dessus, comme un lamentable bout de verre oublié sur la plage et que je transpire autant qu’un lutteur sumo après 2 heures de combats. Je me dis : « Allez Wesley, il est où l’aéroport qu’on rentre directe à la maison … » Et puis je regarde ce qu’on a fait en à peine deux heures de travail et je me dis : « Ben non, ce n’est pas si grave Chantale ! » Et là, j’oublie rapidement que je vais continuer à me gratter toute la nuit à en devenir paranoïaque. Que demain est un autre jour où mes vêtements vont sentir toujours aussi mauvais après 3 lavages à l’eau chaude. Que mon mascara va continuer à dégouliner encore entre la crème solaire et la transpiration. Et que j’aurais toujours autant de sexe appel dans mes vêtements de fermière qu’un crapaud écrasé sur le chemin (et ici j’ai de la compétition, car il y en a des tonnes sur les routes en état de décomposition !)
Le Wwoofing c’est une expérience incroyable. Mais je pense souvent que les petits êtres sensibles de 5 pieds et 2, comme moi à la peau aussi blanche qu’une tranche de pain sans fibre devraient peut-être s’abstenir. Nous avons eu de la chance d’être tombés sur la ferme que nous avons. Ici les heures ne sont pas comptées. Nos hôtes s’attendent à ce que nous travaillons un peu chaque jour et nous leur rendons bien. Nous ne sommes pas surveillés comme des enfants. Le travail de désherbage n’est pas si difficile (mis à part la chaleur et les millions de fourmis) et il faut dire que Wesley compense souvent pour deux, parfois trois (une vraie machine ce mec !). Certaines fermes n’offrent pas beaucoup de commodités et les Wwoofers sont souvent logés dans des tentes, sans confort comme à l’armée. Certains travaillent plus de 30 heures par semaine. Sérieux, si vous souhaitez vivre ce genre d’expérience à Hawaii, alors faites-le pour une courte période. Au max, engagez-vous pour un 1 mois, le temps de parfaire votre bronzage et votre anglais. Regardez ensuite sur place d’autres fermes, si vous voulez vraiment continuer le supplice. Sur place, il vous sera plus facile de voir les installations et vous saurez à quoi vous attendre. Conseils : Arrangez-vous pour travailler tôt le matin ou après 15h les après-midi, car le soleil tape très fort. Trouvez une ferme proche de la plage ou si possible proche de la ville, pour avoir quelque chose à faire de vos temps libres (ou munissez votre ordi de livres virtuels à la tonne et de sudoku).
Il nous reste à peine une semaine de travail avant le départ de nos hôtes. Ensuite nous serons logés dans un petit studio et nous n’aurons que quelques tâches d’entretien à faire durant la semaine. Nous allons louer une voiture (car sans voiture sur l’île vous êtes morts, c’est moi qui vous le dis !). Et nous allons enfin profiter… Mahalo* !!!
Voici une idée du désherbage hawaïen afin de vous mettre en contexte. Vous l’aurez compris, pas de photo de moi en fermière (j’ai mon orgueil)…
* Mahalo = Merci en Hawaïen
Feux d’action sur notre rue cette semaine ! La vache des voisins s’est sauvée ! Elle en avait certainement marre d’être isolée sur son petit lopin de terre ! Il faut savoir qu’à Hawaii pour économiser des taxes, vous pouvez facilement vous prétendre agriculteur et personne ne vous demandera de compte. Eh oui, il n’y a pas que Mosanto qui peut faire des embrouilles sans se faire embêter ici! Il suffit d’avoir une tête de bétail sur son terrain, comme une vache ou deux-trois chèvres et vous économiserez beaucoup d’argent. Ainsi la voisine, comme plusieurs autres (pour ne pas dire toute la rue), a acheté un ruminant pour se sauver du gouvernement (malins ces Hawaïens). Sauf que cette fois-ci, la vache a décidé de défoncer sa clôture pour aller vagabonder… Ce que font beaucoup de poules et de cochons qui se promènent en liberté dans les rues d’Hilo. Comme le dit souvent notre hôte en soupirant, ici c’est un troisième monde… J’ai bien peur qu’elle ait raison…
On a pas encore retrouvé ladite vache, des rumeurs circulent en disant que cette dernière est partie directement à la boucherie… Suicide ou insouciance de sa part… Une chose est certaine, c’est que cette vache devait vraiment s’emmerder. Parfois, on la croisait avec un oiseau sur son dos (un oiseau qui mange les puces). Certains disent qu’avant notre arrivée, elle s’était faite comme ami, un cochon sauvage et que c’était la vache la plus heureuse du monde (comme la vache qui rit), mais ce dernier a terminé en méchoui par un voisin affamé…
Fait plus intéressant avant que vous pensiez qu’on n’a pas grand-chose à faire sauf de s’intéresser à une vache perdue (ce qui est à moitié vrai). Nous avons trouvé une chute secrète derrière un terrain privé. Le genre de chute qu’on trouve dans les publicités de gel douche. Le genre de chute aussi où il y a de gros, gros panneaux qui interdisent l’accès… Mais on est à Hawaii alors tous le monde fait ce qui lui plaît, pas vrai ! Et si quelqu’un nous demande ce qu’on fait là, alors on leur dira qu’on cherche une vache !
On vous mettra au courant si cette vache revient ! Il faut bien se divertir avec ce qu’on trouve. Nous n’avons pas Internet ici… Merci à ceux qui m’ont envoyé des livres ça va m’occuper un peu l’esprit…. Je crois que la chaleur m’affecte trop. Depuis notre arrivée, Hilo bat des records de température…(Soupir)….
Le centre-ville de Hilo est certainement le meilleur endroit pour rencontrer les locaux. Ça se voit, ici tout le monde ici se connaît, s’envoie la main, se fait une belle petite accolade et s’arrête discuter pendant des heures (story-talk comme ils le disent). Quand tu as comme insigne sur ta plaque d’immatriculation un arc-en-ciel et que l’indice humidité monte à plus de 80%, chaque jour, n’est-ce pas normal de vouloir prendre son temps ? Je vous préviens, ici rien n’est à l’heure. Les ponctuels doivent se mordre la langue ou se résigner à admirer le paysage plus longtemps que prévu, c’est la loi d’Hawaii : Soit cool ou tait toi !
J’avoue que dans ce décor hippie digne des années peace and love, on détonne un peu Wesley et moi. Sac à dos immaculé, baskets de randonneurs au pied et crème solaire plein les poches. Ces indices ne peuvent nous trahir. Et je ne vous parlerais même pas de notre accent pourri (sur lequel on travaille, je vous assure). Même si j’arrive à prendre un peu de couleurs grâce au soleil, et que Wesley laisse pousser sa barbe, je sens biens dans leur regard qu’on fait partit du clan des méchants blancs qui viennent leur arracher un peu de leurs paradis.
Si certains vous le font sentir (dans le Helo Bus en particulier), il n’en demeure que beaucoup on la gentillesse gravée au coeur et qu’un sourire peu facilement nous faire oublier certains regards provocateurs. Je pense à cette vieille dame japonaise* croisée dans une rue samedi. Elle nous a fait l’un de ses plus beaux sourires, digne d’une publicité de dentifrice. Sans raison, juste par gentillesse…on a fondu en deux secondes, comme du beurre au soleil.
Les Hawaïens me font penser un peu aux Corses. Ils semblent éprouver des sentiments d’amour et de haine envers les touristes. Si beaucoup d’Hawaiiens font de nos désirs touristiques leur gagne-pain, plusieurs ont du mal à nous tolérer. Plausiblement, les moins bien nantis. Ceux qui n’ont malheureusement pas droit à leur part du gâteau et ne survivent qu’avec des miettes. Devrions-nous les blâmer ?
Dans le but de s’enrichir, certain ont sensiblement « Disneylanisé » les plus beaux coins de la région. On n’a qu’à penser à Kona, la partie ouest de l’île, qui possède les plus belles plages de sable blanc. On n’y voit que des vacanciers bedonnants, rouges comme des homards et des amas d’hôtels de luxe. Une overdose d’artificielle qui détruit assurément le paysage et croque sur les terres ancestrales. Une situation que les gens de Hilo cherchent apparemment à échapper.
D’ailleurs en ce moment, plusieurs Hawaïens bloquent l’ascension du Mont Mauna Kea en protestation contre l’installation d’un nouveau télescope. Un 18e de plus qui prendra place sur cet ancien volcan sacré par le peuple. Facile de prédire qui va gagner… C’est le combat du patrimoine contre la science…Contre de gros $ US.
Le tourisme est devenu la première industrie mondiale et emploie plus de 200 millions de travailleurs à travers le monde. C’est un secteur industriel incontournable et un levier économique stratégique pour plusieurs pays, surtout pour Hawaï. Toutefois les enjeux sociaux et environnementaux liés à cette exploitation peut-être facilement néfastes. Hawaï vise à devenir une destination touristique durable en 2025, peut-être pour Honolulu, mais j’ai l’impression que le Big Island, le message est passé plus loin… Ça reste à voir….Peut-être suis-je trop pessimiste.
En terminant, rassurez-vous, les Hawaïens sont très gentils et aucun ne va vous embêter ni vous faire du mal ! On est quand même aux États-Unis. Toutefois, on vous fera bien sentir à certains endroits que vous n’êtes pas tout à fait le bienvenu (absence de politesse, de sourire, etc.). Pour l’esprit d’une Québécoise, c’est parfois difficile)… Dans ces moments-là, je pense au sourire de notre petite dame japonaise et ça passe ...
*Vous allez croiser sur la Big Island énormément de personnes à la physionomie japonaise. La raison est simple, en 1850, la population a eu besoin de main d’œuvre supplémentaire pour subvenir au besoin de la culture de la canne à sucre qui montait en flèche. Ainsi des Chinois, des Portugais, des Philippins et beaucoup de Japonais en quête de travail sont venus prêter main-forte. L’immigration a permis le fort multiculturalisme qu’on retrouve aujourd’hui sur l’Île.
Dans notre première partie du voyage, nous avons décidé Wesley et moi de faire du Wwoofing à Hawaii. Le Wwofing est un organisme mondial à but non lucratif qui met en relation des gens qui veulent travailler dans des fermes biologiques avec des fermiers. Ces derniers offrent en échange un endroit où dormir (et dans certains cas, les repas). Notre entente avec notre ferme est de 2 mois et demi en échange de 15 heures de travail par semaine. Nos hôtes, nous offrent le logement et nous devons débourser le reste (bouffe, sanitaire, etc.). Cet entente qui est sensiblement très avantageuse pour nous (une nuit dans un hôtel à Hawaii est au minimum 150$). Engager une équipe d’entretien ménager serait assez onéreux pour nos hôtes et se payer un hôtel pour deux mois et demi pour nous, était non envisageable (puisque nous allons voyager plus d’un an avec un budget restreint).
En quoi consiste le travail de Wwoofer ?
Le Wwoofing à ses bons et moins bons côtés. Dans notre cas, nous sommes tombés sur une ferme qui n’est pas tout à fait une ferme. Nos hôtes ont plusieurs domaines et ils ont besoin de gens pour les entretenir. Nous avons donc depuis deux semaines, lavé des vitres et nettoyé deux maisons. Nous allons être francs avec vous, ce n’est pas le travail le plus stimulant du monde et ce n’est pas ce que fait habituellement un Wwoofer ! Toutefois, dans notre cas, notre expérience de Wwoofing a eu la particularité de nous mettre en contact des gens que nous n’aurions pas eu la chance de connaitre si nous étions des touristes normaux. Depuis notre arrivé, A et M nous ont introduit à leur cercle d’amis, leurs contacts ainsi qu’à Lindsley une autre Wwoofer de l’Oklahoma avec qui nous avons bien sympathisé (mais qui est malheureusement repartie). Avec nos hôtes, nous avons eu la chance d’en apprendre beaucoup sur la communauté hawaïenne. Naturellement, ce type d’expérience n’est pas pour tout le monde. 1- Il faut être vraiment motivé à travailler (et ne pas penser qu’aller à la plage…) 2- À Hawaii, il faut savoir supporter la chaleur, les ?%$#$! d’insectes et les lourdes tâches, car certaines fermes demandent une bonne forme physique (les fermes de production de bambous ou de café, sont réputés pour être très difficiles). 3 Il faut être social. Sur les fermes il y a habituellement beaucoup de monde ! Dans notre cas, nous logeons dans une grande maison avec une équipe de soccers… (C’est très drôle). Deux joueurs résident présentement au deuxième étage. En fait, nous avons nettoyé cette maison pour l’équipe qui doit arriver en entier en août et comme nous l’aimons beaucoup, nos hôtes nous permettent d’y rester avant l’arrivée de tout le groupe (on ne va pas se plaindre).
Plusieurs points rapprochent le Wwoofing au développement durable.
1- Assurément, le fait de dormir sur une ferme permet de socialiser d’avantage avec les locaux. Les échanges se font plus facilement. Il existe une forte notion de partage et d’apprentissage de la part des deux parties.
2-Les fermes bios ont habituellement un mode de vie très écologique. Elles font leur composte et demandent aux résidents d’y participer. Ils incitent les gens à acheter local (combien de fois nos hôtes nous ont fait la réflexion ! Va falloir aller au Waltmart en cachette…). Ils on l’habitude de recycler et de réutiliser les objets et les matériaux. Sur ce fait, Lindsley nous a conduit avant son départ au Free dump ! Le Free dump est un endroit où les gens laissent tout ce qu’ils n’ont plus besoin et qui est encore utilisable (vêtements, appareils ménagers, etc) Un peu comme chez Renaissance au Québec, mais en beaucoup plus grand et en bien moins cher. On peut alors donner une deuxième vie à des objets ou des vêtements usés en les reprenant gratuitement ou à moindre prix. Nous en avons profité pour acheter une cafetière (pratiquement neuve) à 3$ afin d’assouvir mes besoins de caféine quotidien. À mon grand étonnement, le gars du free dump m’a même offert une garantie avec remboursement de 3 jours… Elle marche très bien. Cette visite a été très pratique, car nous avons récupéré des vêtements gratuits pour faire du ménage et élargir notre garde de robe de chemises hawaïennes !
Finalement, dormir dans une ferme évite de dormir à l’hôtel. La majorité de ces dernières polluent énormément. Les hôtels produisent des nuisances lumineuses, utilisent excessivement de l’eau, gaspillent les aliments et j’en passe…
Voilà !
Les petites bibittes ne mangent pas les grosses ! OK c’est sensiblement vrai. Mais à Hawaii, particulièrement dans le secteur ou nous habitons, il y a certaines bestioles dont on aimerait se passer. D’ailleurs, moi et Wesley pensons que même avec tout l’argent du monde, nous n’arriverions probablement pas à vivre ici en raison de ces petites créatures. La beauté du paysage hawaïen à un prix !
Si petits soient-ils, ces insectes peuvent rapidement vous rendre fous !
Les fire ant… Ce sont de minuscules fourmis d’environs 2mm, elles sont partout ! Dans ton bain, sur le plancher, dans ton pyjama, dans ton verre d’eau, sur la cuvette des toilettes (oui, oui on s’est fait mordre les fesses!). Quand elles se choquent, elles piquent sans remords et il se forme une plaque rouge sur la peau pour quelques heures. On ressent une sensation de brûlure entre 5 et 10 minutes… Je les maudis !!! À mon actif, j’ai déjà une trentaine de leurs piqûres et je ne m’y fais toujours pas. D’ailleurs, je paranoïe quand je dors, je les imagine partout et je me gratte sans arrêt. Chaque fois que je mets un morceau de vêtement, je vérifie qu’il n’y en a pas une de cachée. Oui Patrick, je t’écoute, je vérifie maintenant toujours mes chaussures deux fois avant de les mettre :)
Les coquerelles géantes et solitaires (nous les avons nommés de cette façon). Contrairement aux fourmis, elles ne se présentent pas en groupe et elles sortent la nuit. On en capture habituellement une le soir dans la cuisine avant d’aller dormir et on la relâche le lendemain dans le jardin à grand coup de bâton… ( rien ne peut prétendre que c’est toujours la même qui revient, mais on aimerait bien que cette histoire d’amour à sens unique s’arrête).
Les lézards, ce sont de super collaborateurs ! Ils sont partout dans la maison et bouffent les moustiques dans les fenêtres. Ici, c’est comme un buffet à ciel ouvert pour eux ! Malheureusement, il manque de lézards pour suffire à notre demande d’extermination de maringouins…
On vous laisse avec ce récital d’une grenouille Coqui. De petits amphibiens spécifiques à l’île. Elles sont petites, mais elles font un bruit très fort ! La nuit elles se mettent à chanter en cœur, c’est très spécial. D’ailleurs, on compte en faire une bande sonore de quelques minutes qu’on pourra écouter quand on aura le mal du pays à notre retour.
Fait intéressant, il paraît que les îles hawaïennes n’avaient pas tout ce charabia d’insectes, il y a quelques années. Il semble que les importations de denrées étrangères et la multiplication des voyageurs en soient la cause. D’ailleurs avant d’atterrir en avion, on vous fera remplir un questionnaire sur votre provenance, ce que vous rapportez, vos dernières visites dans une ferme, etc. Le gouvernement se penche de plus en plus sur cette nouvelle forme de contamination et avec raison. Ici, avec le climat tropical, n’importe quoi pousse rapidement et facilement, y compris les parasites et les insectes. Dans ce sens, un méchant virus vient noircir un peu le tableau de notre voyage. Le Rat lung worm. (cœur sensible s’abstenir de lire les dernières lignes). C’est un verre qui se multiplie dans votre corps, monte au cerveau et peut donner la méningite. Quelques cas ont été répertoriés sur les îles, mais particulièrement celle de Hilo, où nous sommes, depuis 2008. Afin de prévenir, nous devons méticuleusement tout laver au vinaigre et bien cuire nos aliments, car le parasite se situe sur la peau des végétaux… Un peu dommage quand tu visites l’île et que tu as une fringale de fruits frais.
Nous sommes à Hilo sur la plus grande des îles d’Hawaii depuis maintenant 10 jours. Nous n’avons pas encore eu la chance de vraiment voir vraiment la ville à notre goût, mais nous comptons bien en profiter ce week-end. Nous irons voir le musée du Tsunami (juste pour bien nous foutre la trouille comme il le faut après l’épisode de l’ouragan, d'ailleurs rassurez-vous celui-ci est passé plus au nord... ).
Le travail comme Wwoofer dans notre cas est assez facile, contrairement à d’autres, nous sommes très chanceux. Nous lavons une grande maison pour nous seuls et nous y logeons à condition d'y faire le ménage pour les prochains locataires, même un 4 étoiles à l’hôtel ne serait pas mieux. Je crois que Wesley et moi sommes maintenant prêts à partir notre compagnie d’entretien ménager, je n’ai jamais autant respiré de Lysol et de Windex de ma vie. Il y a tellement de fenêtres ici et de coins à récurer…
Ces bottes sont le meilleur investissement que j'ai fait ! Elles prennent de la place dans la valise, mais je les porte tous les jours. Ici il peut pleuvoir 3 à 4 fois dans une journée (et je vous assure que la pluie est bienvenue, il fait tellement chaud durant la journée....)
Au niveau bestioles, ça va... En fait pour moi, car je crois qu'ils ont un œil sur Wesley…Le pauvre, il a maintenant tout un fan-club et certainement un litre de sang en moins…