Lors d’un voyage en 2007, j’avais rencontré un Allemand dans une auberge de jeunesse qui arrivait tout juste de Milan. Il m’avait tout de suite déconseillé d’aller dans cette grosse ville, qui pour lui, n’avait rien à offrir qu’une grosse église et des boutiques de luxes. Sur le coup, j’avais laissé tomber l’idée. À cause de cette discussion bidonne, je gardais toujours en tête des images préfabriquées et basées sur des rendus négatifs de cette rencontre.
En 2015, l’idée de visiter Milan est revenue sur le tapis. Hôte de l’exposition universelle, la ville a énormément fait les manchettes sur les forums de voyageurs. J’ai donc décidé qu’il était temps d’aller m’y faire ma propre opinion. En moins de temps qu’il ne faut, j’ai persuadé Wesley de m’accompagner. Bagage au dos, nous étions à nouveau partis dans une excusions (disons une course) de 48 heures (Pékin-Expresse-Milano, nous voici!)
Pas de perte de temps ! À peine avions-nous rencontré l’hôte de notre Airbnb que nous étions dans le métro en route vers le quartier Sant’Ambrogio où se situe le Museo nazionale della scienze e della technologica Leonardo Da Vinci. J’aurais du me douter. Avec un nom aussi long, il est impossible d’y faire une visite rapide. Naïvement, je m’étais dit : « bof, dans une heure ce sera certainement terminé ! » Eh non championne ! C’est que le musée est aussi grand que la soif de Wesley pour les nouvelles technologies, ce qui veut dire Infini…
Ce musée génial, il faut le dire, n’a pas de fin ! C’est pratiquement aussi grand que le Louvre. Après 3 heures et demie, je n’en pouvais plus et il nous restait encore à visiter la moitié du musée. La nuit après notre visite, j’ai rêvé à des avions de chasse, aux changements climatiques, aux inventions de Léonard et à des navettes spatiales… Vous en avez pour votre argent. Tellement que ça tombe un peu sur le cœur.
Ça, c’est la fameuse grosse église décrite par ma rencontre allemande. Il n’avait pas tort, c’est gros! C’est aussi très surveillé et contrôlé, ce qui explique l’immense queue devant. Un pèlerinage de plusieurs minutes, heures qui vous laissera entrer au temple de la troisième plus grande église d’Europe.
On a décidé de confesser nos péchés une autre fois et d’aller se rincer l’œil dans la Galleria Vittorio Emanuele II. Une galerie de fer et de verre où se côtoient des boutiques et des restaurants de luxe (pas vraiment bon, pour nos budgets). On a vite pris nos jambes à notre cou et nous sommes montés au McDonald (à quelques mètres) pour nous empiffrer d’un burger en regardant le spectacle (on vous rassure, on ne fait pas ça souvent), mais rare sont les fois où tu peux manger en Italie pour moins de 5 euros devant une boutique Prada.
Je sais on en parle tous le temps, la bouffe ! Quand on voyage, on devient épicurien puissance 10 et quand on voyage depuis 8 mois on devient épicurien + 10 livres (ça fait partie des effets secondaires d’un tour du monde). Côté nourriture, disons qu’il y a des spécialités qu’on ne peut pas ignorer en allant en Italie, comme les fameux gelatis de chez The Gazzelle (où la saveur à la pistache est mortelle !)
C'est le temps de faire un pied de nez à mes amis français qui me disent qu’un café avec du lait, ce n’est pas digeste. Mes amis italiens l’on comprit. Ici, l’art du cappuccino (café au lait) est imbattable…
Je me demande comment vont réagir les Italiens avec l’arrivée de la chaîne Starbucks en 2017…Milan devrait être leur premier port d’attache. Gageons que les puristes vont laisser le café américain aux touristes… Un dossier à suivre !
Une heure avant de prendre notre avion, il y avait Wesley et moi qui attendions comme deux gamins devant la porte du Samsung District (on s’est mêmes faits amis avec l’agent de sécurité). Disons que c’est amusant comme visite. Ça détrône la fameuse tour Sony que nous avions visitée à Tokyo. C’est un endroit encore inconnu des touristes (nous sommes tombés devant par hasard), on avait donc toute la salle d’exposition juste pour nous…
L’une des activités préférées des voyageurs à Milan est de visiter le cimetière Monumental émergeant de sa brume matinale (possiblement un vieux fantasme de film d’horreur). Pas besoin d’effets spéciaux, c’est digne d’un plateau d’Hollywood…
Parmi certaines pierres tombales, vous avez carrément des maisons, des tours et, semblerait-il, aussi une pyramide (celle-ci, on ne l’a pas trouvé). Ça glace un peu les veines… Les statues et les arbres qui composent ce grand jardin donnent le sentiment d’un musée à ciel ouvert. Il semblerait que les tombes sont classées en fonction du mérite et de la date de la mort.
Un quartier à en faire saliver n’importe quels architectes. C’est carrément une invasion de fer et de verre moderne dans un Milan qui avait certainement besoin d’un petit peu de fantaisie. Nous on a adoré ! La rumeur dit que ce quartier aurait été créé pour l’exposition universelle, mais n’aurait pas été terminé à temps. Normal, l’ambitieux projet fait plus de 340,000 m2, divisés sur trois grands chantiers.
Milan c’est LA ville de la mode (je ne sais pas si à cette heure, elle a détrôné Paris à ce niveau), mais il est agréable de fouiner les devantures des belles boutiques, question de rêvasser pendant de brefs instants et de bien retomber sur ces pieds le soir…
On vous attend pour la suite, avec Rotterdam... Les Pays Bas, une toute autre ambiance !
Petit vol d’EasyJet d’une heure trente et quelques euros plus tard, nous voici à Bologne. Le paradis de la bonne chair, où les façades de briques rouges se confondent avec ses milliers de pigeons voyageurs ! Bologne c’est comme un gros sac à surprises. Elle cache dans ses petites rues des décors d’un autre siècle, l’une des plus vieilles universités d’Europe et surtout des restaurants de pâtes toutes aussi bons les uns que les autres.
À peine descendue de l’avion, sans même avoir déposé nos bagages à l’hôtel que je supplie Wesley de m’emmener au resto chez Naldi. « C’est un peu loin du centre, fait-il en plissant les yeux » pas graves ! N’écoutant que mon estomac et les critiques de TripAdvisor (auxquels je suis une grande fidèle), nous voilà déjà GPS à la main à arpenter les petites rues de la ville à la recherche de cette petite mine de bonheur.
Nichée dans un racoin bolognais, entre un bureau de tabac et des dizaines de graffitis, nous apercevons le présentoir du minuscule restaurant. À l’intérieur un parfum de sauce tomate, une table à bistro et une banquette, rien de plus. Quelques habitués attrapent des assiettes à emporter dans de vulgaires contenants de plastique enrobés de papier brun. Il est 14h15 et le restaurant ne tardera pas à fermer. Indécis nous piochons un peu au hasard, ce qui nous tente sur le menu. Et puis, et puis…. C’est l’apothéose sur nos papilles en plus d’une explosion de saveur insoupçonnée quand nous goûtons à la fameuse panna cotta maison. Car oui, si les critiques de TripAdvisor m’avaient dit que les pâtes de Naldi étaient dans les meilleures de la ville, ils s’étaient bien réservé de me parler de ce fameux dessert crémeux à en faire saliver n’importe qui.
Ces pâtes et ce dessert, nous en mangerons tout le long de notre séjour et même si c’est loin aucune excuse, à Bologne ce n’est plus notre cerveau qui dirige, mais nos estomacs !
Si moi j’aime les pâtes, Wesley lui a littéralement fondu sur les chocolats chauds de la chaine Venchi… Je me demande encore ce qu’il peut bien leur trouver… Au début je croyais que c’était la jolie Italienne au comptoir du centre-ville, mais même à l’aéroport il n’a pas pu s’en empêcher d’en prendre un 10 minutes avant de décoller…
Étrange hasard, l’auteur italien Umberto Eco est décédé lors de notre passage. Ayant enseigné longtemps à l’université de Bologne, j’aurais aimé voir quelque chose sur le chemin rendant hommage à ce grand homme… Niente !
N’empêche que de se promener dans les rues autour de l’Université et voir l’agitation qui en découle est très amusant. Nous sommes entrés dans le pavillon de musique. Une visite obligatoire à mes yeux, car la ville de Bologne est nommée ville UNESCO de la musique… Et ça s’entend ! À peine après avoir franchi ses murs, on perçoit une chanteuse d’opéra répéter, dans un autre pavions des trompettistes s’exercent sur des airs de jazz pendant que gambadent joyeusement dans la rue des étudiants, violons et flûtes traversières à la main. "Musica miei amici ! "
Chaque ville a sa grande place qui pique la curiosité des voyageurs et qui rassemble le peuple. À Bologne, c’est la Piazza Maggiore. Disons qu’elle n’est pas la plus belle, surtout avec ses gardes postés autour des points d’intérêts, le fusils de chasse à la main, mais elle a quand même un petit charme. Surtout que le week-end, les rues qui l’entourent sont piétonnes, on peut alors contempler une autre facette de la ville. Beaucoup plus aéré, puisque l’espace pour marcher est habituellement restreint aux passages en forme d'arcades qui cachent le soleil et dirige nos yeux sur les boutiques…
Ce qui domine l’ensemble de la grande place, c’est la basilique San Petronio. Une église qui ne fut jamais terminée. Sa façade en témoigne, avec ses marbrures de couleur stoppées au-dessus des portails...
Les amateurs de guenilles seront charmés. Tous les jours, des centaines de tables sont alignées dans les grandes rues de la ville, impossibles de les louper. Entre vous et moi, ne perdez pas trop de temps avec ces vendeurs de cochonneries... À moins que la contrefaçon et les cosmétiques périmés fassent votre bonheur...
Les mémoriaux ne sont pas nécessairement les endroits que j’aime visiter. Ce sont habituellement des lieux austères, froids et difficiles. Reflet d’un drame encore lourd de sens pour les Bolognais, le mémorial d’Ustica rappelle l’écrasement du vol 870 d’Itavia qui a eu lieu le 27 juin 1980. Quand j’ai demandé à la réceptionniste de notre hôtel si ce dernier était loin à pied, elle m’a demandé si je savais vraiment ce que j’allais voir ! J’ai répondu un peu naïvement : « pas vraiment », puis elle nous a montré quelques photos pour nous faire comprendre que ce n’était pas une visite à Walt Disney qu’on allait faire. Elle avait raison…
En gros, ce mémorial habite les restes de l’avion retrouvé en mer et reconverti dans un hangar au nord de la ville. J’y suis allée un peu à contre sens, me mettant au défi, moi qui a toujours une peur bleue des avions. Sur place, des voix en italien résonnent des haut-parleurs et parlent doucement sous le rythme de l’eau, 81 globes lumineux suspendus rendent hommage aux victimes. Par respect, les pièces de vêtements retrouvés sont cachées dans de gros cubes noirs devant la carcasse. C’est à donner froid dans le dos. Dans une autre pièce, des documentaires en italien expliquent la tragédie. Ne parlant pas la langue, ce n’est qu’à mon retour avec l’aide de mon ami Google que je retrace un peu plus les circonstances du drame.
Un avion de chasse français aurait par erreur (&?%$#!!!) lancé un missile croyant avoir affaire à l’avion de Kadhafi (ce dernier se serait caché subtilement derrière pour éviter les radars)… L’affaire aurait été étouffée. Les pièces à conviction et les résultats de l‘enquête auraient été dissimulés à la population. Le pire c’est qu’une douzaine de personnes travaillant sur le sujet seraient morts eux aussi prématurément de diverses causes (crise cardiaque, accident d’auto…) Ouf, ainsi je vais m’arrêter ici, à force de trop vouloir en apprendre, j’ai moi aussi un peu peur de disparaître…
À travers cette toute petite fenêtre on peu voir le Canal Di Reno, un rappel du temps où Bologne ressemblait plus à Venise...
(La suite avec Milan...)
Vous connaissez Amiens, cette petite ville à environ une heure de Paris bien nichée en Picardie ? Nous non, donc on a décidé de prendre notre courage à deux mains, enfiler nos parkas et notre bonne humeur pour remonter vers le NORD ! Je dis courage, car nos deux journées à Rouen nous avaient bien gelée le corps. Donc quand j’ai tendrement demandé à Wesley d’aller à nouveau se balader vers le royaume de Ch’tis, j’ai lu dans son regard : « Faut bien être québécoise pour avoir envie d’aller se promener dans ce coin-là en plein mois de février ». D’accord, Monsieur W a eu un peu raison, car je dois l’avouer, c’était froid à en maltraiter un Parisien! Mais le soleil a été au rendez-vous (une bonne partie de la journée) et il faut le dire, la gentillesse des gens de ce coin de pays, ça vous fait oublier bien des petits bobos et même les gros chialeurs !
Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l'art gothique, elle est l'une des plus vastes cathédrales du monde. C’est probablement ce qui explique l’enthousiasme prononcé de ce groupe de touristes! D’ailleurs, on aurait pu passer des heures à regarder toutes les gargouilles et chimères qui entourent cette immense dame, mais le froid a rattrapé nos élans.
C’est qui ce gars dans l’eau ? Au premier regard, on peut penser qu’il s’agit d’une personne. Cette statue de bois réalisée par Stephan Balkenhol se nomme : "L’homme sur sa bouée". À cette période ci de l'année, la bouée est immergée. Cette statue est drôlement étrange, on dirait une scène de film zombie. Il semblerait qu’elle soit l’une des œuvres préférées des étudiants. Plusieurs s’amusent régulièrement à la déguiser et à s’en servir comme lieux de bizutage. Quand nous sommes passés, l’index de la main gauche était rouge… Hommage à un certain extra-terrestre?
Avignon ils ont leur pont, ici on a la passerelle Samarobriva. Cette dernière relie le parc St-Pierre au quartier St-Leu.
On nomme Amiens la petite Venise du Nord… Certainement à cause de ses nombreux canaux. Confrères voyageurs ne vous attendez pas à y voir passer des gondoliers chanter des sérénades, mais vous y ferez peut-être quelques rencontres, car l’endroit est sur un chemin de halage où se promène au gré du vent cygnes et canards.
Se promener dans les différentes ville de France c’est aussi découvrir une culture gastronomique propre à chacune des régions. Amiens en offre plusieurs, dont la fameuse ficelle picarde. C’est une pâte à crêpe gratinée dans laquelle on met du jambon, des champignons et de la crème fraîche… Excellent pour le palais difficile pour la ligne !
Amiens c'est notamment la maison de Jules Vernes. Cet endroit est surprenant par la qualité de son exposition… C’est dans cette maison qu’il a écrit plus de 30 romans. En 18 ans, ça fait beaucoup, c'est le Fabienne Larouche de l’écriture Picardienne, mais avec du contenu ! (désolé, blague de Québécois).
C'était un amoureux des voyages, j’aurais bien aimé discuter avec lui quelques heures… Dans tes rêves Chantale… Dans tes rêves… "Rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée" . C’est Jules qui l’a dit !
Comme la pluie ne nous lâchait malheureusement pas en après-midi, nous avons décidé de visiter la bibliothèque d’Amiens (sur recommandation d’un dépliant trouvé dans le musée de Jules Verne). Je ne suis pas déçue, cette bibliothèque est l’une des plus jolies que j’ai visitées (OK sur ma photo ça ressemble à une prison), mais je vous assure, c’est un petit joyau. Durant notre passage il y avait l’exposition : « Écrivains, témoins de la Grande guerre".
Merci SNCF pour avoir mis à la disposition des gens des pianos dans plusieurs gares de France !
Paris, le printemps monte lentement dans tes racines, sur les arbres quelques bourgeons cherchent timidement à pointer le bout du nez, ne sachant trop s’il est temps de sortir ou non. Les jonquilles du jardin du Louvre elles, ne se sont pas fait prier. Elles embaument les parterres et colorent le gazon abimé où les amoureux peuvent librement se balader. La rumeur dit que cette année, l’hiver a été chaud… Pas de mal à le croire... C’est la même rumeur qu’on entend sur les quatre coins du globe. Depuis le début du voyage, on nous a fait la même réflexion, autant au Japon, qu’à Hawaii, qu’à Rouen… Tout l’monde à chaud et Paname n’y échappe pas.
Pour l’instant, le ciel est maussade et cendré à en rendre malade n’importe quel dépressif. Quand ce n’est pas la pluie qui nous mitraille, c’est le vent du Nord qui perce nos vestes et nous déchire la peau des joues. Pas de risques de mourir de chaleur. Les mouettes et les pigeons indifférents aux caprices de dame nature, se promènent et se chamaillent comme des guignols sur la balustrade du Trocadéro, offrant gratuitement une joyeuse mise en scène. Un spectacle qui amuse les grandes filles comme moi et qui agace les vendeurs de camelote. Dans cette journée grise, ces marchandeurs à la sauvette sont presque plus nombreux au mètre carré que les touristes. Du made in china en échange de quelques centimes, à peine de quoi se payer un pain au chocolat le soir. Paris en a des histoires…
On dévale tes rues, question de voir quels secrets tu nous caches encore. Les lumières de tes tours percent ton ciel gris, tes boulangeries et tes vendeurs de kebabs sont bien présents, il y a toujours autant de monde dedans. On fait encore la queue à la Durée pour de l’or en forme de macaron. La gare St-Lazard est toujours pleine à craquer de gens toujours aussi pressés. Ça court, ça court dans tous les sens. 15 ans que je viens régulièrement à Paris, 15 ans que je regarde les Parisiens courir après leur train. J’en ai rapidement la nausée, le stresse à la parisienne, ça j’avais oublié !
Rien n’a changé, mais si pourtant… Pour moi marcher dans Paris c’est un peu comme marcher sur des coquilles d’œufs. Je me demande souvent si ça va craquer et si les méchants vont débarquer.
Faut-il bannir Paris par prétexte qu’on a peur d’un nouvel attentat ? Non, mais il serait faux de dire que je n’y pense pas. En entrant dans le métro, dans un musée assis au cinéma. Discrètement, je cherche des yeux, les sorties de secours, juste au cas… rien qu’au cas… J’en ai presque honte, mais c’est comme ça !
Puis, en balade on croise la Place de la République, impossible de rester insensible. Au pied de la Marianne de bronze quelques personnes passent dire au revoir aux disparues. Au loin, une femme nettoie avec son balai minutieusement l'endroit. Telle une infirmière qui panse une blessure. Elle replace les fleurs et rallume les bougies. Elle recolle sur la pierre les témoignages posés tout autour de la statue. Comme des milliers d’autres, elle ne veut pas qu’on oublie.
Sur une bannière, trois mots qui en disent long « Même pas peur ». Paris, si tes touristes te boudent, tes habitants sont forts. Ils continuent à vivre et pour moi, c’est ça ta beauté. C’est bien plus que ta tour Eiffel qui scintille, bien plus que les vitraux de Notre Dame et tes Jardins du Luxembourg. Tu es encore plus belle, car tu continues à respirer et à bourdonner. Tant pis pour les cars de Japonais qui sont moins présents cette année, ça en fera plus pour nous. Ils se reprendront les prochaines années, quand la poussière sera retombée !
Rouen se montre sous sa robe grise. Mis à part un groupe de Japonais et trois touristes italiens, nous semblons les seuls à arpenter la ville en quête de petits trésors. Difficile d’imaginer par ce temps tristounet que Rouen croule en été sous les pieds de milliers de voyageurs. Il faut dire que la période n’est pas appropriée. Qui est assez fou pour visiter la Normandie début février ? Deux Franco-Canadiens qui n’ont pas peur de grelotter. Probablement aussi Victor Hugo et Monet qui chérissaient tendrement cette ville. Il faut leur donner raison ! À travers ce brouillard, les maisons à colombages, les églises et la Cathédrale sont d’une splendeur à faire oublier la pluie incessante qui s’abat sur nous.
Les parkas en Gortex que nous avons acheté nous sont bien utiles (avec la doudoune en plume, ils sont probablement les meilleurs investissements du voyage). Toutefois, nous sommes fichés, dès que nous franchissons le portail d’un restaurant ou d’un musée, on nous répond en anglais. Étrangement, le phénomène se produit quand c’est Wesley qui parle… Aurait-il pris un accent anglophone depuis notre retour d'Hawaii ?
Ceux qui connaissent bien ma famille savent que mon frère est un fervent d’histoire. Incollable sur les dates (une vraie machine), il est un admirateur de Jeanne D’Arc, tout comme Napoléon et Gustave Eiffel d’ailleurs. Depuis qu’il est tout petit, cette légende française le fascine. C’était donc pour moi un excellent prétexte pour aller enfin saluer la ville où cette dernière a été condamnée, torturée et brûlée (bon dit comme ça, c’est un peu morbide) mais on peut présager par son histoire ici que la Sainte n’a probablement pas aussi bien profité de la ville que nous.
Dès qu’on sort de la gare, Jeanne D’Arc est bien présente. Elle a sa tour, ses lampions dans les églises et plusieurs sucreries à son effigie. Difficile d’y faire abstraction. Elle est une vraie reine à Rouen.
Comme la flotte était au rendez-vous, on a profité de nos premières heures dans la capitale administrative de la Normandie pour visiter deux des neuf musées gratuits. Oui, oui depuis janvier, la ville de Rouen offre la visite de plusieurs musées dont celui des beaux arts, la Tour de Jeanne d’Arc et le musée des sciences naturelles. Une superbe initiative pour les paumés en soif de culture comme nous !
Autre que des musées, Rouen renferme beaucoup de trésors, sa cathédrale : sa grosse horloge et naturellement ses maisons en poutre de bois colorés.
Lors de notre passage à Rouen, j’ai contacté Jean Claude que j’ai découvert grâce au site de l’office de touriste de la ville. Jean Claude est un Greeter. Les Greeters est une association à travers le monde qui met en relations des touristes et des locaux. Le but est de partager et de passer un bon moment en découvrant la ville ensemble. Grâce à Jean-Claude, nous avons visité Rouen différemment. Le but pour moi n’était pas d’avoir une visite gratuite. Ce qui m’intéressait dans l’expérience, c’était de rencontrer quelqu’un de l'endroit qui allait me faire part de son vécu et de ses impressions de la ville et non de me gaver de notes d’histoire apprises par cœur. La rencontre était dans mon cas, plus importante que l’apprentissage… Et nous avons été agréablement surpris !
J'avais informé notre hôte que j'aimais beaucoup les graffitis, la ville de Rouen en renferme quelques-uns de très originaux
On a donc suivi notre guide à travers de petites ruelles et des lieux insolites. Notre hôte est retraité alors il en avait du temps ! On en a donc profité et nous, nous sommes baladés durant plus de trois heures (hélas, toujours sous la pluie). Je vous assure, le temps a défilé comme l’éclaire (en fait pour nous, on ne sait pas pour Jean-Claude…) On peut dire quand même qu’on a eu froid, mais qu’on a passé très un bon moment ! D’ailleurs, on s’est promis de revenir cet été question d’aller tester la foule de touristes, terminer notre tournée des musées et probablement redonner rendez-vous à Jean Claude qui nous a parlé d’un sentier de randonnée où l’on peut voir la ville en hauteur !
Montréal, Montréal on avait bien hâte de te revoir ! Tu n’as pas pris une ride depuis notre départ en juin dernier. Tu es toujours aussi décousue et attachante. Derrière tes petites ruelles et tes murs de briques rouges, j’ai sorti mon appareil pour photographier toute la discordance de tes rues du plateau. Si la majorité des touristes qui te dévale s’en tiennent au Vieux-Montréal et aux magasins du Centre Eaton, moi j’ai surtout repéré tes nombreux graffitis qui s’étalent aux 4 coins de la métropole.
En fait Montréal, je n’avais jamais remarqué, tu es un petit musée à ciel ouvert où en profitent joyeusement les griots aux bombes de couleurs. On a juste à lever les yeux vers le ciel pour voir ces fresques colorées qui habillent tes façades. Oh ici pas de Mondrian, Picasso ou Renoir, plutôt des artistes inconnues aux yeux de la majorité qui pourtant à mes yeux de néophyte, font du sacré bon travail !
J’ai du coup réalisé qu’il m'est arrivé souvent de traverser tes rues sans voir les petites merveilles qui te tablait. Probablement que j’étais ailleurs, dans mon travail, dans le souper que j’allais faire, dans quelques souvenirs de voyage. Maintenant touriste dans ma propre ville, les éléments de Montréal me sautent à la figure, comme Wesley sur une palette de chocolat noir (ce qui veut dire, rapide et brutal).
Je me suis demandé un instant si j’étais bien à Montréal et non pas au Portugal ou au Brésil où le graffiti est depuis longtemps devenu un art reconnu dans la rue. En fait, juste à regarder les cyclistes s’entêter à pédaler entre tes bancs de neige, je réalise finalement qu’on est au Québec. Y’a qu’ici qu’on peut voir ce phénomène extraterrestre !
ET TU MANGES ENCORE ?
Par cette balade en terre connue, l’idée était d’aller faire un tour prendre un snack chez Juliette & chocolat. On a descendu la rue St-Laurent, La fameuse "Maine" comme on dit par chez nous. Pas grand monde en milieu de semaine. Naturellement pas de filles à moitié bourrées la jupe aux fesses qui sortent des boîtes de nuit. Trop tôt, trop frette ! Mais jamais trop tôt pour y manger une crêpe au sarrasin. Un arrêt qui se veut aussi un prétexte pour réchauffer mes doigts qui je dois l’avouer, n’en pouvaient plus de photographier au froid (disons que ça change d’Hawaï) !
Qui va à Paris va voir la tour Eiffel, qui va à Rome visite le Colisée, nous quand on va à Montréal on dilapide définitivement un burger et habituellement on effectue cette mission chez Five Guys. Car disons le, Five Guys, c’est THE (ZE pour les Français qui me lisent) burger dans toute sa splendeur américaine ! Ils ne sont pas glorieux dans l’esthétisme (photo à l’appui), mais il faut l’avouer, ils sont divins dans la bouche. Il y a de quoi rendre un végétarien accro !
L’hiver soufflait sa froideur et sa cruauté le jour où on a décidé de se rendre au Marché Jean-Talon. La neige folle dansait devant nos yeux. Impossible de rester, ne ce serait-ce que 2 minutes, debout et immobile, tellement le froid nous lapidait les jambes. Par chance le marché a mis sont manteau d'hiver et les kiosques sont couverts et bien au chaud.
Entre les rayons on y entend les marchants crier « qui veut des pétacles », « des bonnes pommes du pays »… Ici ça sent la verdure et les voyages à plein nez. Pas besoin de partir ! Visiter le marché Jean-Talon, c’est se balader en Italie, en Afrique en passant par Charlevoix et la Gaspésie. Il y a même un petit coin du Maghreb avec un pâtissier arabe qui vent des cornes de gazelle et des baklavas...
Fin décembre, notre avion s'est finalement posé sur la piste de l'aéroport Jean Lesage. Déjà six mois se sont écoulés. Pour nous, c’est comme si c’était hier. Le temps a défilé aussi rapidement que les trains japonais, à la vitesse grand V. C’est maintenant le temps de faire une petite pause pour revoir les siens et faire le plein de paysages d’hiver.
Arrivée à Québec, on a quand même dû patienter quelques jours avant de voir les premières bordées de neige. Un peu comme si dame nature avait eu pitié de nous et nous avait laissé quelques heures de répit. Puis, sournoisement dans la nuit du 27 décembre, elle s’est emparée de son long territoire. Déposant sur les arbres et les toitures, de lourdes peaux de lièvre qui ont ravivé au petit matin, les yeux émerveillés des enfants.
Devant nous, Québec a enfilé un épais manteau parsemé de petits diamants blancs. Les banquises ont pris des formes rondouillardes, gracieuses et dodues. Une étonnante exhibition qui a surpris autant que nous, les nombreux touristes dans la vieille capitale.
Québec, est sans aucun doute, la ville qu’il faut voir en hiver. Les touristes de passage l’ont bien compris. L'escaliers (Casse-Cou) qui mène au quartier du petit Champlain craquent joyeusement sous les pieds de ces milliers de voyageurs. D’ailleurs, il faut souvent jouer du coude pour réussir à trouver un petit resto pour se réchauffer, tellement les rues sont bondées. Niché entre deux commerces et d’un imposant mur de pierres, nous avons trouvé l'un des fameux restaurant de queues de castor. Un arrêt obligatoire pour tout Québécois qui se respecte. D’ailleurs, Wesley ne s’est pas fait prier pour prendre une ragoûtante queue au chocolat Reese, laissant celles à saveur d’érable aux vrais touristes !
Existe-t-il un coin plus magique pour passer les fêtes que la ville natale du Bonhomme Carnaval ?
On ne pouvait pas vous parler de notre voyage au Japon sans vous parler de la nourriture japonaise. C’est l’une des choses qui a vraiment agrémenté notre périple. Sur les 3 mois dans la capitale nippone, nous avons beaucoup cuisiné dans notre Airbnb, mais nous avons aussi profité de plusieurs restos. Les Japonais sont tellement propres que même les petits bouibouis de quartier ne me faisaient pas peur. Au Japon on peut manger sur le plancher on sait qu'on n'attrapera rien (ou presque), c’est une chose très agréable !
Les fameux mochis sont partout, partout.. C'est un dessert japonais à base de riz gluant, souvent fourré aux fèves rouges ou aux graines de sésame noir. Délicieux !
La version glacée est encore meilleure !
Pratiquement tous les restaurants du Japon ont devant leur devanture une présentation de leurs plats en plastique. C'est pratique pour les touristes. Si jamais le menu est en japonais et qu'il n'y a pas de photo, vous pouvez aller pointer directement dans la vitrine (on l'a déjà fait), car les Japonais ne parlent pratiquement pas anglais, même à Tokyo ! Remarquez que dans les assiettes japonaises il n'y a pas beaucoup de légumes. C'est quelque chose qui nous a particulièrement manqué...
Au marché aux poissons de Tokyo, si on ne peut plus vraiment voir les encans de l'intérieur,on peut se balader dans les rues tout autour. Arrivez tôt, car les commerçants ferment juste après le lunch. Niveau trouvaille culinaire c'est le paradis.
La pieuvre fumée.... Un grand coup de coeur
Naturellement les restaurants de sashimis (poissons crus sur du riz). Ne vous attendez pas à payer moins cher votre assiette. Ici, le poisson est frais, mais les prix sont chauds !
On n'a jamais payé plus de 5$ pour une dizaine de sushis. Les épiceries vous les vendent frais, frais, frais... Et parfois avec des allures très particulières, disons qu'on ne sait pas toujours ce que l'on mange ! Ne cherchez pas ceux aux avocats... On n'en a jamais trouvé au Japon.
J'appellerais ça l'attrape touriste ! Quelques restaurants dans des lieux touristiques vous vendent des petites brochettes à la pièce avec des serveuses qui vous interpellent à l'entrée. Ce qu'on ne vous dit pas, c'est qu'il faut payer 4$ par personne pour avoir une place sur une banquette en plus de payer les accompagnements que vous n'avez pas commandés. Du coup, pour ces 4 petites brochettes trempées dans une sauce hyper sucrée on en a eu pour presque 25$
C'est très drôle de voir les marques américaines percer le marché japonais, ainsi Kellogg's fait des céréales aux fèves rouges et citrouille, tandis qu'Oréo adapte ses biscuits au Thé matcha, sans parler de Mc Donald et Starbuck.
KitKat est le roi dans le domaine. Si vous allez au centre commercial Daimaru à Tokyo, vous trouverez dans le sous-sol une boutique KitKat avec plus d'une trentaine de saveurs ...
Vous allez trouver des produits dérivés de Star Wars partout, c'est une invasion au Japon ! Jusqu'aux baguettes !
Au grand bonheur de Wesley. Probablement les repas les moins chers à trouver niveau restaurant. Ces soupes sont goûteuses, mais ça reste un peu difficile sur le foie.
Ce n'est pas un passage obligé, mais il est quand même intéressant de voir cette fascination qu'ont les Japonais envers ces petites nouilles sèches faciles à cuisiner. Tokyo a son musée, mais aussi Osaka.
Au musée, vous pouvez dessiner l'emballage de votre propre ramen, suivre des cours de cuisine et naturellement en manger ! Une belle visite, pour ceux qui ont le temps et qui sont autour d'Osaka.
LES OKONOMIYAKI D'OSAKA
Après les fameuses boulettes à la pieuvre, on trouve facilement des restaurants d'okonomiyaki dans la ville d'Osaka. Cette spécialité se résume par un méli-mélo de nourriture, souvent des oeufs, des nouilles de la viande et de la sauce brune sucrée. C'est un mélange entre l'omelette et la pizza... Habituellement cuite devant vous, sur une plaque chauffante...
Les Japonais sont friands de café froid. On en vend en litre dans les épiceries.
Les 100 yens shop, un genre de Dollorama japonais, il y en a partout. Il existe même des applications téléphoniques pour vous aider à les trouver en tout temps. On y vend toute sorte de choses, de la vaisselle, des souvenirs, de la papeterie, mais aussi de la nourriture. Tout est habituellement à 1$. Outre les Daiso et Seria, vous avez les 100 yens shop spécialisés en nourriture comme les Lawson 100 qu'on distingue en vert et rouge. Pratique pour les fauchés !
Difficile de venir au Japon sans en manger... C'est définitivement devenu notre fruit préféré. À l'automne, on voit ces grands arbres se gorger de fruits orangés.
Les Japonais portent une attention particulière à l'emballage. Il faut dire qu'ils sont tous aussi beaux les uns que les autres. Les boîtes sont recouvertes de papier glacé, embossé, doré, etc. Pour avoir travaillé dans le domaine, je vois facilement les signes de dollar associés à tout ce packaging ! Les entreprises japonaises dépensent énormément d'argent pour bien paraître auprès de leurs clients. Meiji, l'un des plus grands producteurs de chocolat japonais propose des centaines de sortes de chocolats dans des emballages ultras jolis ! Comme touriste, on se fait avoir quelques fois à ce marketing séducteur. Au final, on en conclut qu'on met beaucoup l'emphase sur le look et non le contenu... Mes papilles ont souvent été déçues, surtout en matière de sucreries...
Les emballages de bonbons sont tellement mignons ! Pas surprenant que plusieurs sites de ventes en ligne comme Candysan se spécialisent dans la vente de bonbons japonais à travers le monde.
On ne va pas au Japon pour manger du dessert. Les Japonais n'ont pas la dent aussi sucrée que nous. Comme pour l'emballage des chocolats, souvent on vous en met plein la figure, mais le goût n'y est pas... À moins d'aimer les textures spongieuses (comme ces crêpes) avec de la crème fouettée sans goût...
Le look des desserts est souvent copié sur les pâtisseries françaises...
Quand on pense Japon, on pense souvent au Mont-Fuji. De son nom japonais "Fujisan", cette montagne de 3776 mètres d’altitude est souvent représentée sur les cartes postales et les estampes japonaises. C’est en fait l’un des emblèmes majeurs de l’archipel.
Le Mont Fuji est un volcan toujours considéré actif. Sa dernière éruption a eu lieu en 1707, le risque de le voir se réveiller est maintenant faible. Quoique depuis le gros tremblement de terre de 2011, certains croient qu’il est possible que le volcan se réveille sous peu… Après avoir visité celui d'Hawaii, on ne pouvait pas s'empêcher d'aller voir celui du Japon.
Le mont est inscrit au patrimoine UNESCO sous le titre de lieu sacré depuis 2013. Il est un lieu culte pour de nombreux Japonais. Plusieurs en font l’ascension en été.
Un fait qui nous a étonnés, il n’y a pas de neige toute l’année sur le Mont Fuji ! La meilleure saison pour le voir c’est vers l’automne, le paysage y est magnifique avec les feuilles des arbres qui changent de couleur. D’ailleurs si vous regardez bien cette photo on voit sur la gauche les marches qui mènent au sommet (un genre de fermeture éclaire).
La famille dans laquelle nous avons habité nous a fait la surprise de nous y amener lors de notre dernier week-end avec eux. C’était magique et très agréable. Sans leur aide nous n’aurions jamais pu admirer la montagne sacrée de si près, puisque sans voiture la ville de Fuji est beaucoup moins accessible.
Dissimulé dans une épaisse forêt, le sanctuaire Fuji-Sengen Jinja abrite des arbres vieux de plus de 1000 ans et de super bâtiments sacrés. Lors de notre passage, nous avons rencontré un couple de mariés. Nos amis japonais nous ont assuré qu’il n’y avait pas de problème à les prendre en photos. N’est-ce pas joli de les voir en habits traditionnels ?
Le sanctuaire a été construit en 788 afin de protéger les villages des alentours contre les éruptions volcaniques.
Ce parc a beaucoup plu à notre petite famille japonaise. Même si les attractions sont un peu enfantines, le cadre naturel qui l’entoure est très joli. Les jardins, les statues et même la boutique de souvenir en valent le détour.
On peut aussi se procurer gratuitement de l'eau du Mont Fuji dans quelques points relais autour du mont. Semblerait que plusieurs personnes viennent directement des 4 coins du Japon s'approvisionner...
Pour ceux qui ont oublié leur bidons pas de panique, les boutiques aux alentours en vendent...
Fuji est aussi reconnu pour les pâtes de ses soupes Udon. Semblerait-il qu'elles sont plus collantes et plus tendres... Nous n'avons pas trop remarqué cette différence lors d'un passage dans un resto de la région, mais elles étaient tout simplement délicieuses !
Pas le temps de passer au restaurant ! Pas de problème, vous en trouverez dans les boutiques de souvenirs.
Croyez-moi, j’aurais bien voulu ne pas écrire cet article. À cette heure-ci, mon avion pour Québec devrait être sur le point d’atterrir et je pourrais enfin faire un bonjour en personne à ma famille que je n’ai pas vu depuis 6 mois. M’endormir sur le son d’un feu de bois en caressant mon chat en buvant un café du Tim. Mais bon, je devrais me faire au ciel pluvieux et gris de Tokyo pour encore quelques jours, afin de reprendre des forces pour faire mes 19 heures de vol.
Nous devions partir hier soir. Mais en arrivant à Tokyo deux jours plus tôt, les syndromes de mon rhume se sont empirés en toux persistante en plus de s’aggraver en sinusite. Comme j’ai déjà eu un ami Max qui a failli y laisser ses tympans lors d’un vol Paris-Rome, j’ai eu peur d’avoir les mêmes problèmes (je peux vous dire que dans son cas, ça n’avait pas été beau à voir sur un vol de 3 heures, je m’imaginais mal subir le même sort sur une durée de 19 heures). Si lui avait saigné du nez en plus d’avoir eu de terribles douleurs, je voyais déjà la scène : moi en train de crier à la mort, Wesley à mes côtés me suppliant de la fermer, pendant que deux hôtesses de l’air m’attachent sur mon banc avec une camisole de force, l’horreur...
Il faut ajouter que certaines compagnies aériennes peuvent refuser l’accès aux voyageurs qui présentent des symptômes de maladie. Avec ma toux qui n’arrêtait plus. Mes joues rouges et mon masque de chirurgienne (car oui au Japon, quand tu es malade tu portes un masque, c’est la politesse pour ne pas contaminer les autres) c’était définitif qu’il m’aurait posé des questions et m’aurait demandé une autorisation de voler de la part d’un médecin ce qu’on nomme le « Fit to Fly ».
Nous avons ainsi décidé de partir à l’urgence afin d’obtenir le point de vue du médecin. Par chance nous avions Cédric avec nous. Un ami de Wesley qui parle très bien le japonais (merci). Dans ma petite tête de Nord américaine pour moi, le service médical japonais n’avait rien à envier aux services canadiens. Je me voyais déjà dans un hôpital avec la plus grande des technologies. Tous des Docteurs Gray aux yeux bridés. Des salles d’attente super efficaces munies de robots, colorées de rose Hello Kitty… Eh bien non. Je peux vous dire que si l’on attend deux à trois heures dans une salle d’attente au Québec. Au Japon, c’est identique ! Sauf que si au Québec on attend longtemps, au Japon on attend sans trop savoir pourquoi. Comme nous étions en dehors des heures de visites normales, nous étions les seuls à l’urgence. Mais je dis bien les seuls !!! Nous avons attendu 2 heures en plus de payer le double du prix, car nous nous sommes présentés après 20h. Dans des locaux défraîchis, j’ai rencontré un médecin qui n’avait pas trop l’air de savoir quoi faire. Son premier verdict après 20 minutes de consultation avec nous et 30 minutes de discussions avec un confrère a été de me dire de prendre l’avion et me faire soigner au Canada ! Bravo ma grande ! Mais ça ne réglait pas mon problème d’oreille là ! Est-ce que j’allais perdre mes tympans en vol, c’est surtout ça qui m’inquiétait… Réponse : « Je ne peux pas te dire si tu vas avoir mal… » Ensuite, la jeune femme est restée devant nous chambranlante, ne sachant pas trop quoi faire, regardant son ordinateur, faisant des he… he… . J’ai eu droit au test de la grippe (un gros Q tipe dans le nez) qui s’est avéré négatif et ultra déplaisant. Après elle voulait me passer une sorte de scan de la tête… Que j’ai refusé, car je n’en voyais pas l’utilité et surtout, je sentais la facture salée arriver (est-ce que les hôpitaux japonais recommanderaient certains tests coûteux pour se financer ?) Toujours est-il qu’elle m’a finalement prescrit un décongestionnant de la mort pour pouvoir prendre mon vol. Un genre d’Advil rhume et sinus à doubles doses. (Que j’avais déjà dans ma trousse de dépannage, mais qui n’avait pas fonctionné). On est parti de l’hôpital et j’ai pris le médicament. Qu’est-il arrivé par la suite ? Deux heures à peine après avoir pris les comprimés, j’ai été prise de grosses crampes et là je vous épargne les détails. Oui, mon oreille était bien débloquée, ma gorge très engourdie, j’étais gelée comme une balle, mais les crampes étaient insupportables (les effets étaient pires qu’une grosse cuite après un certain party du jour de l’an au Bain Mathieu). On a donc attendu l’aurore et on est reparti aux urgences avec l’autorisation des assurances. Car oui on doit obtenir le consentement de notre compagnie d’assurance avant de se présenter…
Cette fois-ci pas de Cédric pour nous aider. Mais bon comme j’étais déjà dans les dossiers ça n’a pas été si compliqué. Le personnel nous a reconnus et n’avait pas l’air très emballé de nous revoir (en même temps, ce n’est pas non plus un Club Med, je ne devais pas m’attendre à recevoir des ballons et un drink gratuit à mon arrivée), mais un petit sourire de compassion vous savez, ça ne fait pas de mal… Après deux heures d’attente et toujours personnes dans la salle d’attente nous avons vu un nouveau médecin qui a refusé les services de traducteur de nos assurances. Elle comprenait une phrase sur deux à ce que je disais. Je vous assure qu’à deux reprises j’étais sur le point de prendre le téléphone à côté de moi pour téléphoner ma compagnie d’assurance, tellement j’étais fatiguée du manège. Il y a quand même des limites à garder sa fierté. Après de nombreuses traductions sur son téléphone portable du japonais à l’anglais, elle a compris. Cette fois-ci, verdict : allergie au médicament prescrit et une lettre de recommandation pour les assurances à ne pas prendre le vol. Ce qui explique le pourquoi de notre stagnation dans la capitale nipponne le temps pour moi d’aller mieux.
En gros, on a beau chialer sur notre système de santé, je vous assure que nous sommes de loin bien meilleurs. Oui, il faut attendre longtemps au Québec avant de voir un médecin, mais moi un spécialiste qui hésite, qui n’arrive pas à me donner une opinion franche, ça me fait peur… Je n’imagine même pas leurs réactions devant un cas plus grave… Pour ceux qui sont déjà venus au Japon, vous rappelez-vous avoir croisé une ambulance ? Si oui, vous avez bien remarqué qu’elles ne roulent pas vite en état d’urgence, d’ailleurs personne ne se pousse pour la laisser passer (WTF !) . Si vous faites une crise cardiaque ici, vous avez à mon avis peu de chances de survie... Apportez votre défibrillateur et vérifiez les batteries de votre peace-maker avant de partir si vous êtes cardiaque !
1- Être malade au Japon est fortement déconseillé (tout comme partout dans le monde)… Disons que ce n’est pas le but d’un voyage…
2- Préparez-vous une belle trousse antigrippe, rhume et autres bobos, car trouver des médicaments en vente libre au Japon est très difficile. L’emballage est totalement en japonais. Et les pharmaciens, tout comme la majorité des Japonais, ne parlent pas anglais (et ce, même à Tokyo). Oui c’est chiant à traîner des médocs, mais c’est nécessaire.
3- Demandez au docteur ou au pharmacien le nom exact de votre médicament en anglais. Vous pourrez alors communiquer avec votre pharmacien par téléphone si vous avez des doutes sur ce qui vous a été prescrit ou si vous pouvez le combiner avec un autre médicament que vous avez dans votre trousse de dépannage. Ça nous a été utile quand j’ai commencé à avoir des crampes. Je m’apprêtais à prendre une dose de Peptobismol, ce qui n’est pas un bon mixte avec un décongestionnant…
4- Surtout, munissez-vous d’une bonne assurance. Dans notre cas, nous sommes avec Desjardins et nous sommes très satisfaits du service. Toutefois, si vous leur téléphonez la nuit (heure du Québec) ils semblent faire affaire un service de sous-traitance. Du coup, le gars que nous avons rejoint au petit matin n’était pas du tout informé sur ce que nous devions faire et comment procéder en plus d’être bête comme ses pieds… Merci aux deux autres employés que nous avons rejoints par la suite et qui ont été hypergentils et efficaces.
5- Votre compagnie aérienne peut vous exiger un papier signé du docteur "Fit to fly" pour pouvoir vous embarquer. Si vous avez des symptômes de maladies qui peuvent s’intensifier aux vols et affecter la santé de celles des autres passagers.
6- Au Japon on peut vous recommander de faire des tests médicaux, mais on ne vous dit pas les prix… Vérifiez avant, il est possible que votre compagnie d’assurance refuse de payer…
7- Faites comme les Japonais. Si vous avez peur d’attraper la grippe ou le rhume ou si vous en présentez vous même les symptômes, portez un masque. Ils en vendent partout, même dans des machines distributrices du métro…