Nice, on entend tellement parler de toi en ce moment. Tes images font le tour du globe et malheureusement pas pour les bonnes raisons. Dire qu’on se paradait sur ta place Massena, il y a à peine un mois. Juste en dessous des bouddhas translucides qui s’illuminent magiquement le soir. Des figures douces, perchées sur plusieurs mètres qui ne laissaient pas présager ce qui se cogitait à quelques pas...
Lors de notre passage, il y avait l’Euro qui retentissait dans tes rues avec des milliers de partisans provenant des quatre coins de l’Europe. Des gens de partout, avec des accents aussi colorés que le tien, c’était la fête ! C’était beau de voir une cette foule célébrer. Des partisants avec du maquillage sur les joues, des drapeaux et qui chantent (un peu fort).
Nice, il ne faut surtout pas s’empêcher de venir te saluer. Ton bord de mer et la gentillesse de tes habitants m’ont profondément marqué. J’ai encore le souvenir de ma mère qui conversait avec les passagers d’un autobus. Elle le faisait comme si elle connaissait ces gens depuis dix ans. On lui répondait tout naturellement avec du soleil dans la voix.
Ici, pas de regards étranges, pas de gens pressés qui poussent ou qui ruminent comme on peut facilement le voir dans d’autres grandes villes. À Nice, les gens semblent heureux. C'était comme si le temps s'échappait et que tous étaient en vacances.
Malheureusement, il y aura toujours des cons pour interrompre le bonheur.
Je ne souhaite qu’une chose Nice, c’est que ce malheur n’enlèvera pas leur beau sourire et que tes habitants continueront à s'ouvrir aux étrangers, comme ils l'ont si bien fait avec nous.
Revenir Je me tarde d'y revenir pour flâner dans ton marché. Pour discuter avec tes commerçants et me balader une fois de plus dans tes rues et sur la promenade des Anglais qui sans aucun doute sera toujours aussi jolie, mais qui gardera probablement longtemps la marque de cette soirée du 14 juillet.
Promis Nice, si je reviens, je retourne visiter la boutique de pastis de la rue Vernier pour aller faire un bonjour à ses sympathiques propriétaires et naturellement me faire quelques réserves...
L’inventeur de la version Nissart du pastis est le père Florini. Pourquoi son pastis est si particulier ? Il est élaboré selon d’anciennes méthodes, il mûrit avant d’être mis en bouteilles et il est purifié naturellement. Ce qui lui donne plus de goût !
Pour terminer, j’irais faire un clin d’œil à tes jolies églises en me disant qu'il s'y cache peut-être une réponse...?
Oui, oui vous avez bien vu, il existe bien une église russe à Nice. Impossible de vous montrer l'intérieur (interdiction de prendre des photos), mais on peut vous dire que c'est pas mal beau (toutefois, on vous avertit, il faut aimer la dorure et ne pas s'attendre à un sourire à l'entrée!) La visite est fortement recommandé si vous logez proche de la gare et si vous avez quelques péchés à vous faire pardonner.
Psst ! pour une idée de ce qui si trouve, cliquez ici
Pour ceux qui sont en soif de confessions et qui voudraient continuer leur pèlerinage, vous avez l'église Jeanne-d'Arc, construite en 1933 Elle est disons, intriguante avec sa couleur très blanche et ses formes ovoïdes...
Vous connaissez Amiens, cette petite ville à environ une heure de Paris bien nichée en Picardie ? Nous non, donc on a décidé de prendre notre courage à deux mains, enfiler nos parkas et notre bonne humeur pour remonter vers le NORD ! Je dis courage, car nos deux journées à Rouen nous avaient bien gelée le corps. Donc quand j’ai tendrement demandé à Wesley d’aller à nouveau se balader vers le royaume de Ch’tis, j’ai lu dans son regard : « Faut bien être québécoise pour avoir envie d’aller se promener dans ce coin-là en plein mois de février ». D’accord, Monsieur W a eu un peu raison, car je dois l’avouer, c’était froid à en maltraiter un Parisien! Mais le soleil a été au rendez-vous (une bonne partie de la journée) et il faut le dire, la gentillesse des gens de ce coin de pays, ça vous fait oublier bien des petits bobos et même les gros chialeurs !
Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l'art gothique, elle est l'une des plus vastes cathédrales du monde. C’est probablement ce qui explique l’enthousiasme prononcé de ce groupe de touristes! D’ailleurs, on aurait pu passer des heures à regarder toutes les gargouilles et chimères qui entourent cette immense dame, mais le froid a rattrapé nos élans.
C’est qui ce gars dans l’eau ? Au premier regard, on peut penser qu’il s’agit d’une personne. Cette statue de bois réalisée par Stephan Balkenhol se nomme : "L’homme sur sa bouée". À cette période ci de l'année, la bouée est immergée. Cette statue est drôlement étrange, on dirait une scène de film zombie. Il semblerait qu’elle soit l’une des œuvres préférées des étudiants. Plusieurs s’amusent régulièrement à la déguiser et à s’en servir comme lieux de bizutage. Quand nous sommes passés, l’index de la main gauche était rouge… Hommage à un certain extra-terrestre?
Avignon ils ont leur pont, ici on a la passerelle Samarobriva. Cette dernière relie le parc St-Pierre au quartier St-Leu.
On nomme Amiens la petite Venise du Nord… Certainement à cause de ses nombreux canaux. Confrères voyageurs ne vous attendez pas à y voir passer des gondoliers chanter des sérénades, mais vous y ferez peut-être quelques rencontres, car l’endroit est sur un chemin de halage où se promène au gré du vent cygnes et canards.
Se promener dans les différentes ville de France c’est aussi découvrir une culture gastronomique propre à chacune des régions. Amiens en offre plusieurs, dont la fameuse ficelle picarde. C’est une pâte à crêpe gratinée dans laquelle on met du jambon, des champignons et de la crème fraîche… Excellent pour le palais difficile pour la ligne !
Amiens c'est notamment la maison de Jules Vernes. Cet endroit est surprenant par la qualité de son exposition… C’est dans cette maison qu’il a écrit plus de 30 romans. En 18 ans, ça fait beaucoup, c'est le Fabienne Larouche de l’écriture Picardienne, mais avec du contenu ! (désolé, blague de Québécois).
C'était un amoureux des voyages, j’aurais bien aimé discuter avec lui quelques heures… Dans tes rêves Chantale… Dans tes rêves… "Rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée" . C’est Jules qui l’a dit !
Comme la pluie ne nous lâchait malheureusement pas en après-midi, nous avons décidé de visiter la bibliothèque d’Amiens (sur recommandation d’un dépliant trouvé dans le musée de Jules Verne). Je ne suis pas déçue, cette bibliothèque est l’une des plus jolies que j’ai visitées (OK sur ma photo ça ressemble à une prison), mais je vous assure, c’est un petit joyau. Durant notre passage il y avait l’exposition : « Écrivains, témoins de la Grande guerre".
Merci SNCF pour avoir mis à la disposition des gens des pianos dans plusieurs gares de France !
Paris, le printemps monte lentement dans tes racines, sur les arbres quelques bourgeons cherchent timidement à pointer le bout du nez, ne sachant trop s’il est temps de sortir ou non. Les jonquilles du jardin du Louvre elles, ne se sont pas fait prier. Elles embaument les parterres et colorent le gazon abimé où les amoureux peuvent librement se balader. La rumeur dit que cette année, l’hiver a été chaud… Pas de mal à le croire... C’est la même rumeur qu’on entend sur les quatre coins du globe. Depuis le début du voyage, on nous a fait la même réflexion, autant au Japon, qu’à Hawaii, qu’à Rouen… Tout l’monde à chaud et Paname n’y échappe pas.
Pour l’instant, le ciel est maussade et cendré à en rendre malade n’importe quel dépressif. Quand ce n’est pas la pluie qui nous mitraille, c’est le vent du Nord qui perce nos vestes et nous déchire la peau des joues. Pas de risques de mourir de chaleur. Les mouettes et les pigeons indifférents aux caprices de dame nature, se promènent et se chamaillent comme des guignols sur la balustrade du Trocadéro, offrant gratuitement une joyeuse mise en scène. Un spectacle qui amuse les grandes filles comme moi et qui agace les vendeurs de camelote. Dans cette journée grise, ces marchandeurs à la sauvette sont presque plus nombreux au mètre carré que les touristes. Du made in china en échange de quelques centimes, à peine de quoi se payer un pain au chocolat le soir. Paris en a des histoires…
On dévale tes rues, question de voir quels secrets tu nous caches encore. Les lumières de tes tours percent ton ciel gris, tes boulangeries et tes vendeurs de kebabs sont bien présents, il y a toujours autant de monde dedans. On fait encore la queue à la Durée pour de l’or en forme de macaron. La gare St-Lazard est toujours pleine à craquer de gens toujours aussi pressés. Ça court, ça court dans tous les sens. 15 ans que je viens régulièrement à Paris, 15 ans que je regarde les Parisiens courir après leur train. J’en ai rapidement la nausée, le stresse à la parisienne, ça j’avais oublié !
Rien n’a changé, mais si pourtant… Pour moi marcher dans Paris c’est un peu comme marcher sur des coquilles d’œufs. Je me demande souvent si ça va craquer et si les méchants vont débarquer.
Faut-il bannir Paris par prétexte qu’on a peur d’un nouvel attentat ? Non, mais il serait faux de dire que je n’y pense pas. En entrant dans le métro, dans un musée assis au cinéma. Discrètement, je cherche des yeux, les sorties de secours, juste au cas… rien qu’au cas… J’en ai presque honte, mais c’est comme ça !
Puis, en balade on croise la Place de la République, impossible de rester insensible. Au pied de la Marianne de bronze quelques personnes passent dire au revoir aux disparues. Au loin, une femme nettoie avec son balai minutieusement l'endroit. Telle une infirmière qui panse une blessure. Elle replace les fleurs et rallume les bougies. Elle recolle sur la pierre les témoignages posés tout autour de la statue. Comme des milliers d’autres, elle ne veut pas qu’on oublie.
Sur une bannière, trois mots qui en disent long « Même pas peur ». Paris, si tes touristes te boudent, tes habitants sont forts. Ils continuent à vivre et pour moi, c’est ça ta beauté. C’est bien plus que ta tour Eiffel qui scintille, bien plus que les vitraux de Notre Dame et tes Jardins du Luxembourg. Tu es encore plus belle, car tu continues à respirer et à bourdonner. Tant pis pour les cars de Japonais qui sont moins présents cette année, ça en fera plus pour nous. Ils se reprendront les prochaines années, quand la poussière sera retombée !
Rouen se montre sous sa robe grise. Mis à part un groupe de Japonais et trois touristes italiens, nous semblons les seuls à arpenter la ville en quête de petits trésors. Difficile d’imaginer par ce temps tristounet que Rouen croule en été sous les pieds de milliers de voyageurs. Il faut dire que la période n’est pas appropriée. Qui est assez fou pour visiter la Normandie début février ? Deux Franco-Canadiens qui n’ont pas peur de grelotter. Probablement aussi Victor Hugo et Monet qui chérissaient tendrement cette ville. Il faut leur donner raison ! À travers ce brouillard, les maisons à colombages, les églises et la Cathédrale sont d’une splendeur à faire oublier la pluie incessante qui s’abat sur nous.
Les parkas en Gortex que nous avons acheté nous sont bien utiles (avec la doudoune en plume, ils sont probablement les meilleurs investissements du voyage). Toutefois, nous sommes fichés, dès que nous franchissons le portail d’un restaurant ou d’un musée, on nous répond en anglais. Étrangement, le phénomène se produit quand c’est Wesley qui parle… Aurait-il pris un accent anglophone depuis notre retour d'Hawaii ?
Ceux qui connaissent bien ma famille savent que mon frère est un fervent d’histoire. Incollable sur les dates (une vraie machine), il est un admirateur de Jeanne D’Arc, tout comme Napoléon et Gustave Eiffel d’ailleurs. Depuis qu’il est tout petit, cette légende française le fascine. C’était donc pour moi un excellent prétexte pour aller enfin saluer la ville où cette dernière a été condamnée, torturée et brûlée (bon dit comme ça, c’est un peu morbide) mais on peut présager par son histoire ici que la Sainte n’a probablement pas aussi bien profité de la ville que nous.
Dès qu’on sort de la gare, Jeanne D’Arc est bien présente. Elle a sa tour, ses lampions dans les églises et plusieurs sucreries à son effigie. Difficile d’y faire abstraction. Elle est une vraie reine à Rouen.
Comme la flotte était au rendez-vous, on a profité de nos premières heures dans la capitale administrative de la Normandie pour visiter deux des neuf musées gratuits. Oui, oui depuis janvier, la ville de Rouen offre la visite de plusieurs musées dont celui des beaux arts, la Tour de Jeanne d’Arc et le musée des sciences naturelles. Une superbe initiative pour les paumés en soif de culture comme nous !
Autre que des musées, Rouen renferme beaucoup de trésors, sa cathédrale : sa grosse horloge et naturellement ses maisons en poutre de bois colorés.
Lors de notre passage à Rouen, j’ai contacté Jean Claude que j’ai découvert grâce au site de l’office de touriste de la ville. Jean Claude est un Greeter. Les Greeters est une association à travers le monde qui met en relations des touristes et des locaux. Le but est de partager et de passer un bon moment en découvrant la ville ensemble. Grâce à Jean-Claude, nous avons visité Rouen différemment. Le but pour moi n’était pas d’avoir une visite gratuite. Ce qui m’intéressait dans l’expérience, c’était de rencontrer quelqu’un de l'endroit qui allait me faire part de son vécu et de ses impressions de la ville et non de me gaver de notes d’histoire apprises par cœur. La rencontre était dans mon cas, plus importante que l’apprentissage… Et nous avons été agréablement surpris !
J'avais informé notre hôte que j'aimais beaucoup les graffitis, la ville de Rouen en renferme quelques-uns de très originaux
On a donc suivi notre guide à travers de petites ruelles et des lieux insolites. Notre hôte est retraité alors il en avait du temps ! On en a donc profité et nous, nous sommes baladés durant plus de trois heures (hélas, toujours sous la pluie). Je vous assure, le temps a défilé comme l’éclaire (en fait pour nous, on ne sait pas pour Jean-Claude…) On peut dire quand même qu’on a eu froid, mais qu’on a passé très un bon moment ! D’ailleurs, on s’est promis de revenir cet été question d’aller tester la foule de touristes, terminer notre tournée des musées et probablement redonner rendez-vous à Jean Claude qui nous a parlé d’un sentier de randonnée où l’on peut voir la ville en hauteur !