Malgré toutes les ventes Kijiji et les nombreux dons chez Renaissance, les boîtes étaient nombreuses ce lundi. Trop nombreuses à entrer dans notre voiture de location.
Wesley (fortement découragé): Chantale, ça n’entrera jamais, pourquoi veux-tu garder tout ce stock ?
Chantale (fortement innocente): heeee….. Merde!
On a refait le tri, fait des dons au concierge pour sa prochaine vente de garage et réorganisé les boîtes pour une 100e fois. Deux heures plus tard, on a fini par partir après avoir empilé tout ce charabia dans une finale digne d'un Tétris de professionnel. Direction Québec !
Voilà, ça nous perce le cœur de quitter Montréal. Pourquoi ? Et bien parce que c’est comme ça. On sait qu’on va revenir, mais on sait aussi que notre charmante ville, les pique-niques au parc et les copains seront difficiles à remplacer.
Nos deux backpacs nous attendent, ils revendiquent l’avion! Ils réclament le vrai voyage, celui où ça bouge. Pas une petite croisière entre Montréal et Québec…Rassurez-vous nous allons les rassasier. Dans moins de deux semaines, 17 heures de vol et trois transferts plus tard, nous serons à Hawaii, plus précisément sur la Big Island à proximité d’un volcan actif au beau milieu de la broussaille.
A SUIVRE....
Vous n’êtes pas encore partie, nous demandent nos proches !
C’est vrai qu’on donne l’impression de glander un peu, mais laissez-moi vous expliquer… Au départ, nous avions choisi de partir plus d’une année et je vous rassure c’est toujours le cas. Toutefois, nous n’avions pas pensé à la fameuse RAMQ…
Ainsi, tout bon voyageur québécois doit savoir qu’il ne peut quitter la province plus de 182 jours à moins d’une autorisation de la part de l’assurance maladie du Québec qui est effective tous les 7 ans et qui est valable seulement 12 mois. Jusque là, vous me suivez ?
En effet, afin d’obtenir une assurance maladie privée pour voyage de longue durée, on nous demande une lettre de la Régie de l’assurance maladie du Québec qui garantit le maintien du droit au régime d'assurance maladie. Tous les Québécois ont le droit de quitter pour un voyage de 6 mois moins 1 jour (182 jours) dans une même année.
C’est la loi et si vous n’avez pas ça, aucune assurance ne voudra vous assurer !
Donc, si vous êtes fort en maths, vous en avez déduit que pour partir plus d’un an en 2015 et en 2016 nous devons faire moins de 182 jours de voyage en 2015 (donc, partir plus tard) et ainsi demander la permission à la RAMQ de sortir du territoire en 2016 pour pouvoir partir 365 jours.
Compliqué ? Voici le résumé :
Autre chose, quand vous partez plus de 6 mois consécutifs, les assurances sont rares et extrêmement chers, ainsi on a réalisé que de repasser par Québec durant notre parcours nous faisait économiser 1000$ chacun en assurances, en plus de nous permettre de nous poser les fesses et de voir l’hiver ! quelle joie, ;) mais ne vous inquiétez pas on va repartir de plus belle ensuite !
Prochaines étapes : finir de vider l’appartement, visiter Québec, consolider notre entente avec nos hôtes hawaiiens, et profiter !
Mercredi, en partant, je me suis retourné pour voir ce que je laissais derrière.
Quatre ans de vie dans cette entreprise, ça ne s’explique pas. Quel a été ton meilleur moment chez RW m’a demandé un confrère durant l’heure du lunch ? Impossible de répondre devant les yeux absorbés de mes collègues. La honte, j’étais paralysée. J’ai eu envie de dire « c’est une blague, les amis, je reste finalement !» et j’avais aussi gravement l’envie de sauter dans le premier avion pour Tombouctou, loin, bien loin… Pourquoi ? Peut-être est-ce la peur de cette nouvelle liberté, peut-être est-ce la crainte de ne pas être à la hauteur du projet que je me suis fixée… Disons, un mélange des deux. Je me serais aussi passé de mes yeux rouges et de mes quelques larmes au moment du départ, maudit orgueil ! Une chance que personne n’a vu les sanglots retenus devant l’agent de sécurité à la réception qui tenait absolument à me dire au revoir en dix longuuuues et interminabbbbles minutes. Je chlinguais le désespoir à plein nez …
Ainsi j’ai quitté mon poste la tête remplie de souvenirs qui sont impossibles à entreposer dans des cartons. Je troque le brouhaha de la salle marketing de RW qui fait un travail ahurissant en accouchant chaque jour de ses éternelles promotions de dernières minutes (d’ailleurs, mon corps commence déjà à être en manque de cette forte dose d’adrénaline quotidienne). Je troque tout ça, pour les ailes d’un avion et la l’indolence des trains de pays inconnus. Est-ce que ce sera vraiment plus vert ailleurs ? Réponse dans une année.
Pour l’instant, nous terminons les derniers préparatifs, regardons les visas, croissons les doigts pour obtenir une place dans une ferme à Hawaii et profitons de la douceur de Montréal….