Mercredi, en partant, je me suis retourné pour voir ce que je laissais derrière.
Quatre ans de vie dans cette entreprise, ça ne s’explique pas. Quel a été ton meilleur moment chez RW m’a demandé un confrère durant l’heure du lunch ? Impossible de répondre devant les yeux absorbés de mes collègues. La honte, j’étais paralysée. J’ai eu envie de dire « c’est une blague, les amis, je reste finalement !» et j’avais aussi gravement l’envie de sauter dans le premier avion pour Tombouctou, loin, bien loin… Pourquoi ? Peut-être est-ce la peur de cette nouvelle liberté, peut-être est-ce la crainte de ne pas être à la hauteur du projet que je me suis fixée… Disons, un mélange des deux. Je me serais aussi passé de mes yeux rouges et de mes quelques larmes au moment du départ, maudit orgueil ! Une chance que personne n’a vu les sanglots retenus devant l’agent de sécurité à la réception qui tenait absolument à me dire au revoir en dix longuuuues et interminabbbbles minutes. Je chlinguais le désespoir à plein nez …
Ainsi j’ai quitté mon poste la tête remplie de souvenirs qui sont impossibles à entreposer dans des cartons. Je troque le brouhaha de la salle marketing de RW qui fait un travail ahurissant en accouchant chaque jour de ses éternelles promotions de dernières minutes (d’ailleurs, mon corps commence déjà à être en manque de cette forte dose d’adrénaline quotidienne). Je troque tout ça, pour les ailes d’un avion et la l’indolence des trains de pays inconnus. Est-ce que ce sera vraiment plus vert ailleurs ? Réponse dans une année.
Pour l’instant, nous terminons les derniers préparatifs, regardons les visas, croissons les doigts pour obtenir une place dans une ferme à Hawaii et profitons de la douceur de Montréal….
Laisser un commentaire